Le PS vient d'annoncer une proposition irréaliste consistant à taxer les publicités dans les médias pour financer ces derniers. C'est tout à fait conforme à un réflexe incontrôlable de la gauche : taxer pour subsidier. Cela suppose qu'un annonceur prélèverait sur ses bénéfices pour donner, contraint et forcé, une obole aux journaux papiers, de plus en plus dépourvus de manne publicitaire. Bien évidemment, il n'en sera rien. Ou bien l'annonceur se tournera vers d'autre supports, ou bien il réduira son budget publicitaire à due concurrence. Les journaux toucheront moins de recettes publicitaires directes et davantage de subventions. A première vue, ce sera un jeu à somme nulle, sauf qu'il faudra financer des employés du fisc et ceux de l'instance de répartition. En réfléchissant plus loin que le bout de son nez, il saute aux yeux que les journaux toucheront encore moins qu'aujourd'hui. Fin de la démonstration.
C'est l'occasion de se poser une fois de plus la question fondamentale : les parlementaires sont-ils capables de calculer? Qu'ils sachent compter jusqu'à cent ou davantage, je n'en doute point, mais ont-ils le réflexe mathématique d'analyser mentalement une situation dans ses conséquences chiffrées. Subventionner les médias ou l'AVS, la santé ou l'achat de Gripen, suppose toujours que quelqu'un paie la note finale. Beaucoup d'initiatives parlementaires ou de plans gouvernementaux ignorent cette vérité élémentaire et supposent qu'il existe, quelque part, une source infinie d'argent n'appartenant à personne (?) ou plutôt à des riches. Or, les riches, individus ou sociétés, le sont parce qu'ils ne paient pas d'impôts ou de taxe. Toute tentative pour toucher à leurs revenus ou à leur fortune se traduit par un transfert de cette nouvelle charge à leurs clients. En fin de compte, tous les prélèvements étatiques finissent par peser sur les moins fortunés, les consommateurs, la classe moyenne,etc.
L'initiative socialiste vise à étatiser la presse sous couvert de maintenir sa liberté. Qui paie est le maître. Si l'Etat subsidie, il contrôle. Et qui contrôle l'Etat? Les parlementaires élus par les lecteurs conditionnés par les journaux. Fin de la seconde démonstration.