En politique l’impossible devient possible en un clin d’oeil

Le 15 mars le Conseil d'Etat du Canton de Vaud annonce qu'il compte doubler le nombre de médecins en formation pour pallier la pénurie à venir. Rappelons que celle-ci est artificielle : 3 400 candidats s'annoncent aux facultés de médecine qui n'en prennent qu'un tiers par différents mécanismes dont le Numerus Clausus de la Suisse alémanique.

A toute les interventions parlementaires demandant de lever cette politique de rationnement, le Conseil fédéral répondait qu'il était impossible d'augmenter le nombre de postes de stages dans les hôpitaux. En d'autres mots, il n'y avait pas assez de malades pour former les fururs médecins et trop peu de médecins pour soigner les futurs malades.

Cette position absurde est maintenant démentie par l'initiative vaudoise. Ce pays est bien évidemment capable de former tous les médecins dont il a besoin. Alain Berset a avoué voici deux semaines qu'en 2012 la Suisse a formé 845 médecins et importé trois fois plus. On va donc sortir d'une démarche stupide qui visait à limiter le nombre de médecin de peur de créer une pléthore. On a créé une pénurie. On l'a nié pendant longtemps. On passe enfin aux aveux : depuis 15 ans, les exécutifs se sont trompés et ont trompé les citoyens.

Jacques Neirynck

Jacques Neirynck est ingénieur, ancien conseiller national PDC et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse. Il exerce la profession d'écrivain.