Donner un feedback, un art et une science !

Comment offrir un feedback efficace et constructif ? Comment communiquer nos retours avec authenticité, sans blesser les autres tout en les motivant à aller de l’avant ?

Elena Lucciarini et Nicolas Bressoud de la HEP-VS ont étudié le sujet en profondeur, analysant de nombreuses recherches scientifiques pour arriver à six étapes permettant un feedback optimal.

Ils ont présenté cet outil au congrès européen de l’évaluation à Dublin et auprès de nombreux enseignant.es en Valais et en Suisse romande. Ils ont répondu à quelques-unes de mes questions :

Pourquoi avoir développé un outil en lien avec le feedback ?

Le feedback est un outil puissant : il optimise les apprentissages et peut être un vecteur de bien-être et de développement des compétences psycho-sociales. Il est utilisé partout, tout le temps : à l’école, au travail, avec son amoureux·se, son enfant, ses collègues, …

Ce qui nous a poussé·e à développer un outil pour optimiser le feedback, c’est premièrement qu’un bon feedback est un outil nécessaire dans l’aquisition de nouvelles compétences et savoirs (Hattie, 2018), que les enseignant·es se disent ne pas être équipé·es pour en donner (e.g., Carless et Bound, 2018), que la littérature est extrêmement dense mais reste pleine de points d’interrogations sur les bonnes pratiques… et finalement : que les enseignant·es cherchent du matériel clé-en-main.

Avec Nicolas Bressoud, nous avons donc décidé de prendre la littérature sur le sujet, nous avons lu attentivement 64 papiers (dont sept méta-analyses) sur le feedback efficace. Comme nous travaillons dans le champ de la psychologie positive et des compétences psycho-sociales, nous avons également fait une recherche autour de la littérature liant bien-être et feedback. Douze articles ont retenu notre attention. Tous les articles ont été passés au peigne fin afin de mettre en avant les points sur lesquels la plupart des auteur·es s’accordent pour permettre à tout un chacun d’offrir un feedback efficace en développant le bien-être. Nous avons repris et traduit tous ces éléments. De là est né notre modèle du feedback. Et comme la théorie, c’est bien joli mais que notre idée est de faire bouger les pratiques à la lumière des données probantes, nous nous sommes mis en tête de développer un outil qui pourrait servir aux professionnel·les.

Pouvez-vous décrire cet outil ?

Il s’agit – tout simplement- d’une règle de 30 cm sur laquelle est imprimée le modèle du feedback à suivre : 6 étapes garantes, selon nos lectures, d’un feedback efficace et qui prend soin de l’autre.

Les 6 étapes sont les suivantes :

  1. Demande (demander l’accord à la personne concernée et poser un cadre)
  2. Points forts (expliciter les points forts du travail)
  3. Progrès (comparer avec des productions précédentes)
  4. Défi (les éléments à optimiser)
  5. Plan d’action (poser des objectifs)
  6. Ouverture (clore l’entretien)

Chaque étape est ponctuée de questions et de phrases-clé que les professionnel·es peuvent adapter ou s’approprier pour mener le feedback.

Comme explicité plus tôt, le feedback est également un outil d’exception pour prendre soin de l’autre. De ce fait, notre modèle est basé sur la théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan. En deux mots, selon les chercheurs, pour être heureux il faut que trois besoins soient comblés : l’autonomie, la compétence et le sentiment d’appartenance (le lien). Notre modèle fait écho à chaque étape à ces besoins. Nous apprécions cette théorie qui est une des plus citées au monde et extrêmement solide au niveau scientifique.

Quels sont les retours des enseignant·es qui ont intégré cet outil ?

Les prof·es que nous avons sondé·es sont embalé·es par l’outil. Nous avons fait le tour d’une école primaire, d’un CO, d’enseignant·es spécialisé·es et d’étudiant·es HEP-VS mais aussi d’autres professionnels (musiciens, coaches, cadres). Selon les données que nous avons récolté·es, ce qui plait le plus est l’utilité directe en classe. Les enseignant·es nous ont aussi donné des pistes pour développer l’outil.

Concrètement, comment les enseignant·es utilisent-ils cet outil ?

ll y a plusieurs manières de l’utiliser : pour des retours oraux sur des productions avec des enfants de n’importe quel âge ; avec des ados (nous avons testé pour vous !), il suffit de leur donner la règle pour qu’ils/elles formulent des feedbacks construits à leurs pairs ou qu’il/elles s’auto-évaluent. Il est aussi possible de focaliser sur les points forts et les défis si on doit faire un rapide feedback écrit. Précisons que dans nos pratiques, nous aimons de plus en plus faire des feedbacks sous forme de messages audios si nous ne pouvons pas voir les personnes intéressé·es : la tonalité de la voix, les mots, le rythme sont des indicateurs précieux et cela s’inscrit dans les écrits scientifiques récents.

 

Que ce soit avec soi-même ou avec les autres, nous sommes toujours en train de nous auto-réguler, de nous adapter aux situations, d’évoluer vers plus de fluidité. La règle du feedback développée par Elena Lucciarini et Nicolas Bressoud est un outil précieux que nous pouvons adopter à tout âge… et pourquoi ne pas commencer dès l’école à offrir des retours pertinents et constructifs ?

 

 

L’ART DE SE REPOSER

À l’âge de 75 ans nous aurons dormi environ vingt-cinq ans, soit un tiers de notre vie. Pourtant, un français sur trois se réveille fatigué ou a des troubles du sommeil ; il en va de même pour les enfants et les adolescent·es qui sont nombreux à souffrir d’un déficit chronique de sommeil dont les effets se font ressentir sur leur santé, leur humeur, leur faible capacité de concentration…

De nombreuses techniques (pour se reposer consciemment, se préparer à s’endormir et inviter le sommeil) peuvent être enseignées aux enfants afin qu’ils s’endorment dans les meilleures conditions possible et se réveillent frais et dispos.

Apprendre à se reposer, se détendre afin de mieux gérer la pression et le rythme effréné de la société est devenu une nécessité, même pour les enfants.

Nous pouvons améliorer la qualité de notre sommeil en nous relaxant (tant psychologiquement que physiquement) avant de nous endormir :

  • détendre les muscles, les nerfs, et toutes tensions présentes dans le corps ;
  • dissiper les tensions dues aux émotions que nous avons vécues dans la journée ;
  • induire le calme dans la tête ;
  • s’endormir dans une atmosphère paisible, lumineuse, douce.

 

Si vous souhaitez utiliser une méthode structurée, le yoga nidra, utilisé en Inde depuis plus de 1500 ans, est très efficace pour induire la relaxation tant au niveau physique, émotionnel que mental.

Notons que l’atmosphère que l’on crée est toute aussi importante que la technique que l’on utilise – une atmosphère calme, heureuse, où l’enfant se sent protégé, aimé et en paix.

 

Extrait du livre « Une éducation intégrale pour grandir en s’épanouissant »

Fabrice Dini

Une école de La Chaux-de-Fonds dessine l’avenir de l’éducation

Créée en 2018 par des parents et des enseignant·es, Scola Bumbaïa est une école alternative à gestion associative située à la Chaux-de-Fonds. Elle accueille actuellement 42 élèves âgé·es entre 4 et 12 ans et s’apprête à s’étendre au cycle 3.

Voici quelques questions auxquelles ont répondu ses enseigant·es (Mathilde Ruegesgger, Estelle Scheidegger, Eliane Bischof Gattigo et Yves Bieler) et son comité (Nathalie Mohni, Perry Proellochs, Maya Robert Nicoud et Ian Girardbille).

Quel est votre approche pédagogique ?

Plusieurs approches sous-tendent notre pédagogie qui se veut en constante évolution à partir du terrain et des besoins qui en découlent. Nous nous inspirons notamment des découvertes de Caleb Gattegno, Maria Montessori, Célestin Freinet, Céline Alvarez, de l’éducation intégrale et des pédagogies par la Nature (Silviva).

Chaque enfant est différent·e et la différence est une force que les enseignant·es mettent en valeur. Le programme scolaire s’adapte en fonction du rythme naturel de chacun·e et de ses intérêts.

Il y aussi une volonté de lien avec des intervenant·es externes, parents ou autres, qui proposent des ateliers pendant et en dehors des heures d’école. Nous avons par exemple accueilli des cours d’arabe, des moments en lien avec l’archéologie ou les jeux vidéos, des visites au Fablab ou encore des cours d’escalade.

Comment le travail par projets fonctionne-t-il concrètement ?

Les enfants réalisent des projets personnels. Elles et ils choisissent un sujet qui leur parle et en font une réalisation. On a alors des maquettes, des exposés, des livres, l’organisation d’activités pour d’autres enfants, etc. qui se créent et se mettent en place. Le but est de choisir quelque chose qui ait du sens, qui ait un·e destinataire, et bien sûr qui plaise aux enfants qui réalisent les projets en question. C’est une belle source de passions et de motivations : les enfants se développent en exerçant leurs dons. Nous utilisons aussi cette approche pour travailler des compétences de planification, d’organisation et d’auto-régulation, et, à la fin du projet, d’auto-évaluation.

Si le projet est réalisé à plusieurs, cela permet de mettre l’accent sur la coopération. Nous menons par ailleurs des projets en classe complète multiâge ou en grands groupes, en choisissant des thématiques qui s’y prêtent, qui sollicitent une réflexion moins individualisée.

Certains projets se déroulent à Scola même, d’autres à l’extérieur – en collaboration avec des musées, lors de la semaine des métiers, lors de marchés, etc. Dernièrement, nous avons créé un journal et un spectacle de marionnettes.

Vous travaillez avec des groupes multiâges. Quels sont les avantages et les limitations de cette approche?

Les avantages sont bien plus nombreux que les inconvénients pour le multiâge, autant pour les enfants que pour les adultes. On relève ainsi, par exemple, une plus grande autonomie des plus jeunes par imitation : chaque grand·e devient une source d’inspiration.

Nous encourageons l’entraide entre les enfants, au quotidien, lors des activités scolaires ou même au vestiaire. Et, de fait, nous l’observons en toutes sortes de circonstances – dans l’apprentissage de l’écriture, de la lecture, dans les moments dédiés au bricolage, etc. Et les plus jeunes apportent leur créativité. Elles et ils incitent par ailleurs les plus grand·es à questionner leurs propres attitudes. Et ceci induit notamment une tempérance marquée chez les plus grand·es lorsqu’elles et ils sont confronté·es à une situation de conflit – cela leur permet également d’envisager des possibilités de médiation.

Une fois par semaine, nous nous réunissons toutes et tous en un Conseil. Nous y partageons nos idées, suggestions et questionnements – nos réflexions s’y complètent mutuellement. Nous y constatons, toutes et tous, une prise en compte des besoins de chacun·e. Les plus jeunes y évoluent d’ailleurs très vite avec une aisance grandissante : présider et gérer une réunion de 45 personnes, lorsqu’on a 5 ans, ce n’est quand même pas rien !

Nous observons aussi plus de tolérance et moins de compétition ou de comparaison au sein du groupe : les enfants sont évidemment conscient·es de la différence d’âge importante qu’il y a entre les un·es et les autres, et cette différence s’accompagne de différences dans les capacités, les intérêts, etc. Ces différences sont présentes, elles font partie de « l’ADN » de Scola et s’en trouvent d’autant plus facilement acceptées comme étant normales.

Travailler en groupes multiâges et en co-enseignement constitue aussi un intérêt pour les enseignant·es : nous connaissons ainsi chaque enfant de Scola. Cela nous permet de facilement échanger nos observations et d’accompagner les enfants au mieux ; de questionner nos pratiques et, ainsi, d’évoluer.

Au quotidien, cela ouvre toutes sortes de possibilités de création de groupes (1 à 4H et 5 à 8H, double degrés 1-2, 3-4, etc., ou complétement mélangés (4 enfants ensemble de 1 à 8H). Cela permet notamment de respecter le rythme des enfants en créant à certains moments des groupes en fonction des besoins (plutôt qu’en fonction des âges ou des années Harmos).

Quant aux limites qui accompagnent l’enseignement en multiâge, il y en a peu et elles ne sont qu’occasionnelles. Parfois, l’organisation de la journée ou de la semaine nécessite un certain « jonglage ». Il n’est pas toujours évident d’impliquer tous les groupes ou tous les âges dans tous les sujets. Un petit défi de « logistique », en somme.

Ce défi se retrouve aussi en ce qu’il est bien sûr important d’offrir au plus grand·es des moments où elles et ils ne sont pas dans la posture de ceux qui aident, ou « doivent aider » les plus jeunes. De manière symétrique, nous veillons à ce que les plus jeunes aient des moments à eux de sorte à respecter leurs propres rythmes (de repos, de jeux, etc.).

En mettant les enfants au centre, n’avez-vous pas peur qu’ils n’arriveront pas, plus tard, à s’adapter au monde ?

Cette école est destinée à aider l’enfant et l’adolescent·e à trouver sa place, à contribuer à notre société d’aujourd’hui et de demain. Elle et il y acquièrent comme bagage pour la vie une créativité conservée et stimulée tout au long de sa scolarité, ainsi qu’une connaissance de soi et de ses forces.

Cette posture n’est pas source d’inquiétude. Au contraire, nous souhaitons que Scola incite les enfants à réfléchir à ce monde, qu’elles et ils le remettent en question. Vivre le monde, y prendre une part active, le faire évoluer, etc., tout cela trouve ses racines dans l’éducation. Notre école peut et veut aussi assumer une partie de ce rôle – et il devrait d’ailleurs en aller de même du système scolaire au sens large. Notre monde de demain sera différent de notre monde d’aujourd’hui, et il est indispensable que les enfants acquièrent des outils pour questionner cette transition, pour l’accompagner et la façonner. En partie, les besoins seront autres, il y aura de nouveaux métiers, les rapports sociaux évolueront de même que les structures politiques. Et les enfants d’aujourd’hui doivent disposer des outils pour vivre ces changements de manières active, créative et positive, collectivement et individuellement.

Bien entendu, Scola Bumbaïa n’est pas une île et nous ne souhaitons aucunement aller dans ce sens. Nos liens avec la société sont forts, nous faisons partie intégrante de la société, et nous avons bien conscience que les enfants qui effectuent leur scolarité à Scola poursuivront leur parcours par-delà Scola.

Nous pouvons lire sur votre site : « Les enfants sont naturellement curieux et tous différents. En leur offrant un cadre respectueux et sécurisant, ainsi qu’un environnement riche et stimulant, ils se dirigent par eux-mêmes dans leurs apprentissages et développent une autonomie grandissante. » Mais, en pratique, est-ce vraiment ainsi ? Est-ce aussi simple ?

Depuis la création de Scola en 2018, notre regard sur la « question » a quelque peu évolué. De fait, Scola n’est pas une école libre où les enfants se géreraient largement par elles et eux-mêmes. Il est par contre correct d’affirmer que nous y valorisons tous les centres d’intérêts que les enfants y expriment, les forces de chacun et de chacune. Et que nous y explorons des façons diverses d’apprendre, de partager, de réfléchir, de connaître, etc. Les enfants y sont encouragés à développer leur autonomie, leurs compétences – il ne s’agit de loin pas que d’acquérir un savoir intellectuel ou manuel.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Dès 2023, Scola s’ouvrira progressivement au cycle 3 – autrement dit les enfants pourront aussi y faire leurs classes 9H, 10H et 11H, et donc y compléter et terminer leur scolarité obligatoire. Il s’agit d’un chantier considérable (y compris au sens propre puisque nous aménageons de nouveaux locaux qui s’ajoutent, à la même adresse, à ceux que nous occupons actuellement). Scola Bumbaïa n’étant pas subventionnée par l’État, nous sommes d’ailleurs en pleine campagne de financement : celle-ci doit nous permettre d’aménager nos nouveaux locaux, d’acquérir du mobilier, etc.

Pour celles et ceux qui souhaitent en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le site de l’école – www.scola-cdf.ch – ou à les contacter.  Disponibles pour des visites, c’est avec plaisir qu’ils et elles vous feront découvrir leur magnifique école.

Le théâtre d’improvisation, un outil pédagogique fabuleux !

À travers un spectacle de théâtre semi-improvisé ludique, Hélène Longbien (ergothérapeute en pédiatrie et comédienne) plonge les enfants dans leur propre cerveau et leur fait découvrir les secrets d’un apprentissage réussi.

Lors du spectacle, les enfants font connaissances avec différents personnages symbolisant la capacité d’observation, la mémoire, le discernement, la maitrise de soi… Les enfants vont le découvrir : chaque personnage s’avère nécessaire pour acquérir la connaissance et effectuer les tâches scolaires (ils sont invités à venir avec leur sac d’école pour utiliser des documents scolaires dans le spectacle). Il suffit que l’un des personnages exécute mal sa fonction pour que le chaos s’installe à tous les étages.

 

Le théâtre improvisation est un outil pédagogique extraordinaire lorsqu’il est mis au service de la connaissance de soi des enfants et de la compréhension de processus absolument nécessaires à un apprentissage optimal.

Ce spectacle clarifie les différentes étapes de l’apprentissage (observer, discerner, exécuter, réguler l’attention…) et permet aux enfants et parents de mieux se connaitre et comprendre la cause de certaines difficultés. Moi-même, je me suis surpris le lendemain à mieux comprendre la cause de certaines de mes erreurs et à mieux intégrer un personnage.

Il y a du rire, du suspense et une prise de risque de l’artiste Hélène Longbien, qui invite la surprise et la spontanéité sur scène en y accueillant les enfants.

Un spectacle avec de l’humour et de la pédagogie, pour les enfants et pour les adultes.

Spectacle : À quoi tu penses ?

https://aquoitupenses.ch

 

Dix idées pour se battre autrement pour le futur de la Terre

Un grand nombre d’entre nous perçoit l’urgence : l’humanité doit faire un bond en avant ! Il n’est plus possible de stagner, ni d’ignorer les incohérences.

Voici quelques réflexions et moyens d’action :

  1. Se battre pour ce qui est juste et vrai (lorsque les circonstances nous le demandent ou nous le font sentir). Dans tous les domaines, il y a des zones d’ombre, et les ombres sèment la nuit.
  2. Vivre pleinement notre vocation, exprimer notre unicité et nos forces intrinsèques. À travers chacun·e d’entre nous, l’excellence et le merveilleux peuvent s’exprimer, à nous de les éveiller et de les mettre au service de la Terre et du vivant.
  3. Incarner et appliquer pleinement nos valeurs sur notre lieu de travail. Notre énergie, notre temps et notre intelligence sont parmi nos offrandes les plus précieuses.
  4. Chercher sur les hauteurs de l’esprit les idées du futur : une idée forte peut modifier le cours des choses ; une action, changer le monde.
  5. Collaborer avec des artistes pour peindre, écrire, danser, filmer, sculpter et chanter le futur que nous souhaitons pour la Terre.
  6. Reconquérir l’argent. C’est une énergie extrêmement puissante, mettons-la au service d’un futur harmonieux.
  7. S’offrir tout entier avec détachement et équanimité. Être libres d’ambitions personnelles et d’égocentrisme.
  8. Agir par espoir, par amour et exclusivement pour servir avec sincérité la vérité.
  9. Aligner nos actions à nos connaissances et notre sagesse. Ne jamais se laisser emporter par la haine ni par des théories infra-rationnelles. Cultiver un mental subtil et non binaire.
  10. Développer notre faculté d’intuition. Elle est quelquefois un éclair de l’esprit transperçant les grisailles mécaniques et stagnantes de l’habitude. Les intuitions peuvent être des clins d’œil du futur nous invitant à faire un bond en avant.

La générosité de l’univers

Il existe des milliards d’êtres vivants sur cette planète et aucun d’eux n’est semblable, n’est-ce pas miraculeux ? Chaque feuille, chaque brin d’herbe, chaque être est unique, n’est-ce pas absolument miraculeux ?

La créativité de la nature semble inépuisable.

 

 

La nature ne déplace-t-elle pas des continents ? Ne fait-elle pas pousser des montagnes ?

À partir de deux êtres n’en fait-elle pas un troisième ?

D’un vide inimaginable n’a-t-elle pas enfanté la matière et les cristaux, la vie et les animaux, la pensée et l’art, la joie et l’amour ?

Combien a-t-elle créé d’espèces depuis le début des temps ? Des créatures de toutes les formes, de toutes les couleurs. Certaines nagent au plus profond des océans, d’autres rampent sous terre, d’autres encore sautent, courent, volent dans les airs. Certaines ont une vie collective, d’autres sont solitaires, d’autres encore ne vivent que par deux pour s’éteindre ensemble. Dans les profondeurs océaniques, jusqu’au sommet de l’Himalaya, la vie prospère.

L’infini n’est pas figé, il danse. Et vous ?

Cultiver la gratitude dans les écoles

Dans cet article, je souhaite parler d’une intervention de gratitude que je mène actuellement dans des écoles en Suisse romande :

PROJET GRATITUDE – Promotion de la santé psychique auprès des jeunes de Suisse romande

Il y a les qualités universelles que tout le monde pourrait cultiver (telle la sincérité, le courage, la gratitude, etc.) et puis il y a les forces intrinsèques, les qualités particulières avec lequel chacun d’entre nous est né. La psychologie positive (qui est une discipline scientifique à distinguer de la ‘pensée positive’) étudie cette qualité depuis de nombreuses années et les impacts d’interventions sur le thème de la gratitude en classe ont donné des résultats très satisfaisants.

Qu’est-ce que la gratitude ?

La gratitude est un sentiment de reconnaissance en réponse à un acte de générosité, une amitié, une opportunité, un bienfait, la beauté de la nature, une circonstance propice, une œuvre d’art… C’est un sentiment puissant qui s’éveille à la suite d’une interaction avec une personne, un évènement particulier, avec ce qui incarne la beauté, la bonté ou une vérité profonde. Ressentir de la gratitude, c’est avoir conscience du miracle de la vie, du miracle d’être en vie.

Il n’est pas possible de ressentir de la gratitude et d’être triste ou en colère ; elle est incompatible avec l’égoïsme et l’insatisfaction. Sa présence souveraine apaise nos doutes et nos douleurs et ensoleille notre être tout entier.

Selon Rebecca Shankland : « La gratitude est une émotion agréable que l’on éprouve lorsqu’on reçoit une aide ou un don d’autrui et qu’il s’agit d’un geste intentionnel et désintéressé. »

Quel est l’intérêt de cultiver la gratitude ?

  • Les études dans le champ de la psychologie positive indiquent que cultiver la gratitude diminue significativement la probabilité de présenter une gamme de maladies psychiques telles que la dépression majeure, l’anxiété généralisée, la dépendance à la nicotine et à l’alcool (Wood et al., 2010). Il se trouve que 90 % des jeunes qui se sont suicidés présentaient une maladie psychiatrique (Shain, B., & AAP Committe on adolescence, 2016). En Suisse, le suicide est la seconde cause de mortalité des 15-29 ans. Bien que le taux de suicide ait baissé depuis 2000 (-40,9 %) (OMS, 2012), il reste élevé et les efforts de prévention ont encore tout leur sens.
  • Un sondage a permis de mettre en lumière que 90 % des adolescents et adultes ressentent que l’expression de la gratitude les rend « extrêmement heureux » ou « quelque peu heureux » (Wood et al., 2010).
  • En effet, Jeffrey J. Froh, psychologue scolaire et chercheur spécialisé dans le domaine de la psychologie positive chez les enfants et les adolescents a développé des interventions permettant de promouvoir la gratitude dans les écoles. Les études portant sur ces interventions montrent non seulement une diminution des émotions négatives et des symptômes physiques mais également une augmentation des émotions positives et de l’optimisme des élèves. Les élèvent se sentent aussi plus satisfaits de l’école et de la vie en général (Froh et al., 2008).

Types d’interventions de gratitude à l’école

et leurs impacts respectifs

Les études en milieu scolaire indiquent différentes interventions relatives à l’entrainement de cette qualité humaine fondamentale.

L’une des interventions efficaces est de noter tous les jours trois choses qui se sont bien passées dans la journée et également comment et pourquoi elles se sont produites. Une étude portant sur 600 élèves a comparé un groupe qui écrivait simplement les événements de la journée avec un groupe qui écrivait trois choses qui s’étaient bien passées durant la journée pendant une semaine. Ce dernier groupe était plus heureux après cette semaine et le restait encore trois mois après l’intervention en comparaison avec le 1er groupe (Carter & al., 2018).

Une autre intervention efficace est d’écrire une lettre de gratitude et la remettre à la personne concernée (Lyubomirsky et al., 2011). La lire à haute voix à d’autant plus d’impact.

Une troisième intervention particulièrement efficace est la rédaction d’un journal de gratitude.

Les ouvrages que nous proposons lors de l’intervention offre une structure afin de rédiger ce journal. Une étude portant sur 221 adolescents révèle que des élèves ayant écrit tous les jours dans leur journal de gratitude sur une période de deux semaines étaient plus satisfaits de l’école (même trois semaines après) que les élèves qui ne l’avaient pas fait. En comparaison avec des élèves qui écrivaient à propos de leurs soucis, les élèves cultivant la gratitude ressentaient moins d’émotions négatives, une plus grande satisfaction reliée à la maison et plus d’optimisme (Froh et al., 2008).

Ce type de projet correspond à un réel besoin pour les enfants. En effet, suite à la pandémie, la souffrance des jeunes a été exacerbée et le nombre d’enfants et d’adolescents touchés par les troubles psychiques a beaucoup augmenté. Selon de nombreuses études, le fait de cultiver la gratitude a un impact direct sur les troubles psychiques et le bien-être des jeunes. De plus, les différentes interventions de gratitude montrent que cela un impact sur l’implication des jeunes dans leur apprentissage et leur plaisir d’aller à l’école.

Une erreur commune est de faire un exercice de gratitude en classe et puis simplement de passer à autre chose. Pour que ces qualités soient intégrées, un travail en profondeur est nécessaire. C’est en effet en cultivant intentionnellement et régulièrement cette qualité que ses effets pourront être ressentis tant pour les élèves que pour l’atmosphère générale de l’école.

Témoignage d’une adjointe de direction d’une école :

AD : Est-ce que vous pouvez m’expliquer ce que vous faites en lien avec la gratitude ?

El : On en parle, on a un livre dans lequel on peut écrire ou lire des textes. Le livre est beau, il y a plein de dessins.

AD : Qui apprécie de travailler ce thème, avec ce livre ?

El : 100% des mains levées

AD : Pourquoi ?

El 1 : A la fin du livre, on peut écrire librement sur des choses qui nous ont fait du bien. Il y a plein de petits espaces, on peut choisir où écrire et ce qu’on veut dire. Le prof nous fait écrire la date pour qu’on se rappelle quand ça s’est passé.

El 2 : Quand j’écris, je me sens bien, je pense à des choses pour lesquelles je veux dire merci et c’est agréable.

El 3 : C’est un moment rien que pour moi. Je me sens bien.

El 4 : Quand j’écris dans le livre, je ne pense pas à autre chose, je suis calme.

El 5 : Moi, des fois, quand je m’embête, je relis ce que j’ai déjà écrit et ça me rappelle de bons souvenirs auxquels je ne pense plus.

El 6 : On n’a pas l’habitude de repenser aux choses pour lesquelles on peut être reconnaissant. Avoir des moments dans la semaine pour le faire nous permet d’y repenser.

El 7 : J’ai aimé lister les animaux que j’apprécie ou les personnes qui m’entourent et que j’admire.

Le cerveau de l’adolescent

L’adolescence est une étape charnière de la vie. Mieux comprendre les changements émotionnels, corporels et neuronaux qui s’opèrent durant cette période permet d’accompagner les jeunes avec plus d’agilité et de sagesse.

Le cerveau de votre ado est le titre d’un livre de Daniel Siegel que tous les parents et les personnes dont le travail est en lien avec l’adolescence devraient lire. Ce livre nous le démontre, la connaissance, quand elle est au service du bien, devient sagesse.

Actuellement, de nombreux enseignants intègrent ces connaissances avec des résultats probants. Ils nous le démontrent, l’école peut offrir la possibilité aux adolescents de mieux gérer les défis qui se présentent à eux, de s’épanouir, de développer la confiance en soi et de trouver la place qui leur convient vraiment dans la société, tout cela avec un impact positif sur leurs résultats académiques.

Un jour, nous l’espérons, les programmes intègreront ces connaissances, évitant ainsi de nombreuses souffrances.

En tant que parents, le fait de comprendre les processus évolutifs en jeu présentés dans cet ouvrage permet d’être plus en paix et de mieux accompagner les adolescents et la famille dans cette période caractérisée par de profonds changements.

Le cerveau de votre ado, Dr Daniel Siegel, aux éditions Les Arènes.

L’être humain – un miracle égaré

Notre cerveau est un instrument d’une complexité infinie, les capacités de notre corps et de notre volonté semblent sans limites, notre créativité elle aussi peut être sublime, et puis il y a le monde des émotions, des instincts, des intuitions, les sens, les qualités du cœur, l’humour, l’éthique, la raison, le sens esthétique, les mystères de la conscience… Tout cela et bien plus encore est mis à notre disposition à la naissance.

Comment utilisons-nous cette « complexité divine » ?

Et que se passerait-il si nous consacrions cette « complexité divine » au service de l’harmonie et de la joie de tous et du tout ? Que se passerait-il si nous consacrions notre précieux temps à développer nos capacités, à transformer nos limitations, à servir le monde et à l’accompagner dans sa sublimation ?

Que se passerait-il si l’humanité – plutôt que d’utiliser son génie, ses forces, son argent et ses connaissances à fabriquer encore plus d’objets, à acquérir plus de pouvoir ou de renommée, à assouvir ses insatiables soifs irrationnelles – consacrait son temps avec sagesse et discernement ?

La terre nous miroite nos incohérences avec de plus en plus d’insistance.

Et ni la science, ni l’économie, ni la politique ou la technologie ne sauront résoudre à elles seules notre propre énigme. Toutes ces choses ne sont que le reflet désorganisé de notre propre monde intérieur. Sans y mettre de l’ordre, le chaos est certain.

L’être humain n’est-il pas un des « instruments » les plus extraordinaires et complexes qui soit ?

 

À l’orée d’une tempête,

un miracle de l’univers somnole.

 

Toute la nuit,

sans modération,

il a fêté sa propre naissance.

 

Le soleil va se lever,

le pilote et les membres de l’équipage

sont priés de s’éveiller.

 

 

 

Et si un ordinateur décidait du premier gouvernement mondial ?

Imaginez qu’une catastrophe mondiale pousse une grande partie de l’humanité à s’unir pour faire face à une difficulté. Imaginez que la compréhension du fonctionnement de l’esprit humain évolue au point qu’il soit possible de discerner, avec des appareils très précis, l’activation des aires du cerveau associées à la sagesse et à la connaissance. Une série de tests pourraient ainsi sélectionner des personnes sages de différents pays…

Mais qu’est-ce que la sagesse ?

Selon Wikipédia : « La sagesse est un concept utilisé pour qualifier le comportement d’un individu, souvent conforme à une éthique, qui allie la conscience de soi et des autres, la tempérance, la prudence, la sincérité, le discernement et la justice s’appuyant sur un savoir raisonné. »

Bien sûr, ce n’est pas suffisant. De nombreux écrits dans toutes les traditions explorent les différentes qualités d’une personne sage.

En Inde par exemple, la Bhagavad Gîtâ nous propose cette définition : « De celui dont le mental reste inébranlable au milieu des chagrins et libre de l’aiguillon du désir au sein des plaisirs, celui que la passion, la peur et la colère ont quitté, on dit qu’il est un sage à l’intelligence stable…»

De nombreux philosophes nous proposent aussi leur compréhension de la sagesse.

Imaginez qu’un groupe représentant les différentes nations se réunisse pour définir les qualités d’une personne sage. Un autre groupe de scientifiques pourrait quant à lui définir une batterie de tests permettant d’évaluer ces qualités.

Ainsi, des personnes de différents pays seraient sélectionnées pour siéger ensemble et … s’inspirer du génie humain, de ses intuitions les plus sublimes, pour inviter l’humanité à faire quelques pas vers plus de sagesse.