Les farceurs de la campagne électorale 2016

Jason Selvig et Dawram Stiefler n’en sont pas à leur premier coup. En automne 2011, ils erraient près du Zuccotti Park, à un jet de pierre de Ground Zero et se présentaient comme deux membres du mouvement “Occupy Occupy Wall Street”. Contrairement au mouvement Occupy Wall Street, qui a dénoncé plusieurs semaines durant les dérives du monde de la finance aux Etats-Unis et l’attitude du 1% du super-riches, ils disaient être fiers de faire partie du 1% des Américains. “C’est le capitalisme américain”, racontait à Lower Manhattan Jason Selvig. Tous deux en costard cravatte, ils voulaient passer pour des loups de Wall Street. Un membre d’Occupy Wall Street a toutefois démasqué leur jeu en constatant que Jason Selvig avait des chaussures qui n’était pas à la hauteur d’un financier de haut vol.

Les deux hommes connus désormais comme le duo “The Good Liars” se sont particulièrement fait remarquer lors de la campagne électorale 2016 en perturbant les meetings électoraux lors des primaires républicaines. En Floride, Dawram Stiefler est intervenu en plein discours de Marco Rubio, dénonçant le fait qu’il lui avait en quelque sorte “volé” sa petite amie après l’avoir rencontrée dans le New Hampshire. Le candidat républicain a plutôt bien géré l’affaire, ironisant sur une scène qui aurait pu s’inscrire dans une émission “Caméra cachée”. Plus tard, Jason Selvig et Dawram Stiefler ont perturbé un meeting où Marco Rubio concédait sa défaite et mettait fin à sa campagne électorale. Ils scandaient “Trump, Trump”. Ils ont aussi été invités à quitter la salle:

 

En Iowa, les deux compères, coiffés d’une casquette rouge “Make America Great Again” ont semé la zizanie lors d’un meeting de Donald Trump, criant que son discours était “ennuyeux”. Le milliardaire new-yorkais a exigé, comme il le fait avec les perturbateurs, qu’on les expulse de la salle. Lors d’un autre meeting, ils portaient un brassard au nom de T (pour Trump) qui rappelait ceux que portaient les nazis en Allemagne.

 

Lors d’un événement de Jeb Bush à Des Moines en Iowa, Jason Selvig et Dawram Stiefler ont laissé croire au public qu’ils n’avaient pas été payés pour les sièges qu’ils allaient occuper. Bingo. Un journal titrait le lendemain que la campagne de Jeb Bush avait payé des gens pour remplir les gradins du meeting.

Ted Cruz et John Kasich ont aussi eu droit à leurs “hecklers”, leurs perturbateurs. Le duo des “Good Liars” se sont surtout concentrés sur les primaires républicaines. Ils ont toutefois aussi sévi lors de meetings de la démocrate Hillary Clinton, portant des T-shirts avec le logo officiel de la candidate mais avec un slogan différent: “Settle for Hillary”. En gros, à défaut de mieux, disent-ils, il faut se réduire à voter pour l’ex-secrétaire d’Etat.

Ce ne fut pas l’événement le plus marquant des Good Liars. Mercredi, les deux hommes se sont présentés à un meeting d’Hillary Clinton à torse nu. La candidate l’a bien pris, déclarant  que la vue des deux hommes torse nu la distrayait. Mais elle n’y voyait pas d’inconvénient tant qu’ils n’enlevaient pas d’autres habits.

 

Apparemment, l’équipe de campagne de l’ex-secrétaire d’Etat ne connaissait pas le duo des Good Liars. Elle en a pourtant fait une vidéo de campagne…

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *