Obama: son dernier discours sur l’état de l’Union

C’est l’un des moments les plus solennels de la démocratie américaine: le discours du président sur l’état de l’Union. Ce 12 janvier 2016, Barack Obama va s’adonner une dernière fois à l’exercice. Il devrait faire le bilan d’une présidence qu’il occupe depuis sept ans et projeter le pays dans l’avenir. Il devrait aussi, car son bilan dépendra aussi en partie de la personne qui lui succédera à la Maison-Blanche, parler de manière à favoriser la campagne électorale des démocrates et de Hillary Clinton. Certains élus du Capitole attendent de lui qu’il parle du détenu américain Jason Rezaian toujours enfermé dans la prison d’Evin à Téhéran.

Le discours doit servir à énoncer de grands projets que la Maison-Blanche entend mettre en route ou achever au cours de l’année. Il est aussi une occasion désormais très rare où les élus du Congrès marquent une trêve dans le combat partisan qui fait rage à Washington. Comme on peut le constater dans la vidéo ci-dessous montée par la Maison-Blanche, deux ingrédients sont indispensables: optimisme et nationalisme. Lors de son premier discours sur l’état de l’Union en 2009, Barack Obama n’a jamais laissé transparaître le moindre abattement alors que le pays traversait la pire crise économique et financière depuis la Grande Dépression des années 1930. En termes de nationalisme, aucun président n’omet de souligner l’exceptionnalisme de l’Amérique, même si, pour des oreilles extérieures, cela peut paraître une antienne parfois éculée.

Prononcée devant les deux chambres du Congrès réunies, l’allocution présidentielle est aussi l’occasion pour la Maison-Blanche d’inviter des personnalités qui ont fait l’actualité. Dans sa loge, la First Lady Michelle Obama a invité cette année vingt-trois personnes dont une femme ayant accédé pour la première fois au rang de “ranger” dans l’armée américaine, un réfugié syrien, l’auteur d’une plainte déposée à l’échelle fédérale contre le refus de pouvoir bénéficier d’un mariage gay. Elle a aussi convié le CEO de Microsoft, Satya Nadella qui quitta l’Inde pour émigrer aux Etats-Unis, Spencer Stone, un sergent de l’Armée de l’air qui a déjoué un attentat dans le train Thalis entre Amsterdam et Bruxelles et enfin le gouverneur du Connecticut Dan Malloy qui a augmenté le salaire minimum de son Etat à 10.10 dollars de l’heure. Une chaise dans  la loge de Michelle Obama restera toutefois vide en hommage à tous les Américains tués par des armes à feu dans le pays alors que le Congrès a refusé de durcir la législation en la matière.

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