L’accord nucléaire iranien dans les méandres de la politique américaine

Labor Day, aux Etats-Unis, est synonyme de rentrée, scolaire, politique, professionnelle. Si l’été a déjà été très riche en débats et contre-débats sur les mérites de l’accord sur le nucléaire iranien conclu entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France), l’Allemagne et l’Iran, il se termine en apothéose.

Dick Cheney, l’ex-vice-président néo-conservateur de George W. Bush s’est appliqué à montrer à quel point l’accord était une capitulation devant les revendications de l’Iran. Hillary Clinton, pour sa part, candidate à l’investiture démocrate, a souligné les mérites de l’accord. Elle l’a fait d’autant plus facilement que c’est aussi sous ses auspices que William Burns, l’émissaire du Département d’Etat de l’époque, avait négocié en secret avec les Iraniens à Oman pour préparer le terrain. Mais elle a pris de multiples cautèles.

Devant le Congrès mercredi, les deux candidats républicains Ted Cruz et Donald Trump ont craché tout leur venin pour discréditer l’accord et surtout l’administration Obama. Sarah Palin, l’ex-colistière de John McCain lors de la présidentielle 2008, était aussi présente.

 

 

Du côté des républicains du Congrès, c’est le capharnaüm. Sachant qu’ils vont perdre le vote sur l’accord dans le sens que Barack Obama a désormais assez de soutiens (démocrates) pour être sûr qu’un veto ne serait pas renversé voire même pour réussir une flibuste (empêcher un vote sur la résolution contre l’accord), les républicains songent à …ne pas voter. Certains estiment, en toute mauvaise foi, qu’ils n’ont pas eu droit à tous les documents nécessaires liés à l’accord. Ils se réfèrent à l’accord conclu entre l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Iran. Or ce type d’accord est d’ordre bilatéral et n’a pas à figurer dans un accord entre le groupe des 5+1 et l’Iran. En fin de compte, ils pourraient tenter d’attaquer l’accord par la voie …judiciaire étant donné qu’ils ne parviennent pas à le faire par la voie parlementaire. Les admirateurs de la démocratie apprécieront.

Pour ne rien arranger, d’anciens premiers ministres étrangers viennent mettre leur grain de sable. Dans une publicité publiée sur une page dans le New York Times, l’Espagnol José Maria Aznar, l’Australien John Howard ou encore le Nobel de la Paix Lord David Trimble voire même le journaliste et exilé cubain Carlos Montaner, ils disent tous qu’ils refusent l’accord.

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Mercredi, dans le même New York Times, une publicité de deux pages signée J Street, le lobby pro-israélien modéré, relève que le soutien pour l’accord sur le nucléaire iranien est écrasant. Jugez-en plutôt:

100 anciens ambassadeurs américains

60 responsables de la sécurité nationale

75 experts de la non-prolifération nucléaire

75 anciens élus du Congrès

25 hauts responsables scientifiques américains

440 rabbins.

“60% des juifs américains et la majorité des membres juifs du Congrès soutiennent l’accord”, dit la publicité.

Le texte ajoute: Il en va de même avec d’anciens hauts responsables de la sécurité israéliens:

Ami Ayalon, ancien directeur du Shin Bet

Amram Mitzna, major-général à la retraite de l’armée israélienne

Efraim Halevy, ancien directeur du Mossad.

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