Tout le monde a en tête la double mastectomie qu’a choisi d’endurer l’actrice Angelina Jolie pour se faire enlever les deux seins. Pour réduire les risques de rechute après qu’on lui a diagnostiqué un cancer du sein, elle avait fait ce choix douloureux comme nombre de femmes ashkénazes, testées positives au gène BRCA-1, dont la mutation est susceptible de provoquer des cancers du sein et des ovaires. Une amie américaine Julie Miller, qui a perdu sa mère pour cette raison alors que celle-ci n’avait que 45 ans, a procédé à la mastectomie à 37 ans. Directrice du GenRISK Adult Genetics Program au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles, Ora Gordon explique: «Les porteurs du gène BRCA-1 ont plus de 80% de risques de développer un cancer du sein au cours de leur vie, et jusqu’à 55% de risques d’avoir un cancer des ovaires. Julie Miller a du coup procédé, à 40 ans, à une salpingo-ovariectomie, l’ablation des ovaires.
Ce qui est en revanche moins connu, c’est le fait que les hommes aussi peuvent être affectés par un cancer de la poitrine. Aux Etats-Unis, ils ne sont que 1%. Selon une étude du JAMA Surgery publié la semaine dernière et dont le Washington Post a rendu compte, le nombre de patients hommes ayant subi un cancer d’un sein sont de plus en plus nombreux à subir le même type d’opération qu’Angelina Jolie, quitte à enlever le sein sain. Leur nombre a doublé de 2004 (3%) à 2011 (5,6%). Chez les femmes, ce taux est passé de 4,5% (2003) à 11% (2011). Les docteurs et spécialistes s’inquiètent de cette tendance, relevant qu’une telle opération n’est peut-être pas toujours indiquée. L’un de ces médecins, Richard Wilson, parle de “sur-diagnostique”. Il importe de mesurer les bénéfices, les risques et les coûts d’une telle procédure. “Nous avons créé une culture de sensibilisation au risque de cancer du sein et nous avons créé une contre-culture de réponse à la peur”, souligne dans le Washington Post, Steven Narod, scientifique au Women’s College Research Institute de Toronto,