Fusillade de Charleston: les propos très controversés du juge

Le juge James Gosnell a provoqué une vive polémique lors de la première comparution du tueur présumé, Dylann Roof, 21 ans, qui a abattu neuf Afro-Américains dans l’église Emanuel de Charleston en Caroline du Sud mercredi soir vers les 21 heures. A peine assis sur sa chaise, il a déclaré que le suspect fait l’objet de neuf chefs d’inculpation, puis ajouté que Charleston est une “communauté qui a un grand coeur” qui devra entourer les victimes, “neuf d’entre elles”. Mais “Nous avons aussi des victimes de l’autre côté, du côté de la famille de ce jeune homme.” Le juge a précisé que cette famille n’aurait jamais voulu se trouver dans une telle situation.

James Gosnell a heurté une partie des familles des victimes en évoquant, une minute après avoir pris la parole, les autres victimes, la famille du tueur présumé. Mais il n’a pas surpris tout le monde en raison de ses antécédents racistes.

Le 6 novembre 2003, il avait tenu les propos suivants face à un accusé afro-américain: “Il y a quatre types de gens dans le monde. des Noirs, des Blancs, des ploucs et des nègres.” Remis à l’ordre par une procédure disciplinaire engagée par la Cour suprême de Caroline du Sud, le juge avait néanmoins précisé que l’usage de ce que les Américains appellent un “N-word”, le mot “nègre” aux Etats-Unis, lui avait été inspiré par un vice-shérif afro-américain. Comme le rapporte The Daily Beast, il aurait employé ce terme pour inciter l’accusé à changer de trajectoire et remettre de l’ordre dans sa vie.

Les propos du juge Gosnell sont d’autant plus déplacés que plusieurs membres des familles des victimes de la tuerie étaient présents à la comparution et ont témoigné de leur tristesse, de leur profonde douleur, de leur colère. Ils ont dans le même temps dit qu’ils pardonnaient le meurtrier présumé de leurs proches. Un geste qui a impressionné par la force du message à un moment où il est davantage question de colère et de désir de justice. Dans l’église Emanuel, un lieu très symbolique pour la communauté afro-américaine, des gens venus témoigner de leur solidarité ont entonné avec les familles des victimes un chant qui a marqué le mouvement des droits civiques dans les années 1960: “We shall overcome”, “Nous vaincrons”.

La famille de Dylann Roof a dans la journée diffusé le message suivant:

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