On peut poser la question abruptement: la vie de Barack Obama est-elle en danger? La liste des failles dans la sécurité du président des Etats-Unis ne cessent de s’allonger, semaine après semaine. La plus récente, révélée par le Washington Post, est préoccupante. Le Secret Service, qui assure la sécurité du président depuis des lustres, a recruté récemment près d’une cinquantaine de nouveaux agents pour remplacer ceux qui avaient été congédiés à l’issue d’un grave incident au cours duquel un homme était parvenu à franchir la barrière métallique entourant la Maison-Blanche et était entré dans la résidence présidentielle sans être inquiété. Problème: selon un lanceur d’alerte, ils n’ont pas subi tous les tests et contrôles nécessaires pour officier en tant que membre du Secret Service.
Parmi les tests que les futures recrues doivent subir un contrôle de leur parcours et activités précédentes. Ils doivent se soumettre à un détecteur de mensonges et à plusieurs autres épreuves avant de pouvoir obtenir un accès ultra-sécurisé à la Maison-Blanche. Pour une cinquantaine de nouveaux employés du Secret Service, ce travail n’a pas été fait. Certains des nouveaux membres ont même pu participé à des séances où furent communiquée.
La série de failles est si impressionnante que certains, notamment dans la communauté afro-américaine, commencent à se demander si cela participe de réelles incompétences managériales ou d’un complot pour porter atteinte à la sécurité du président. L’entrée d’un intrus équipé d’un couteau jusqu’à l’East Room de la Maison-Blanche fut l’exemple le plus criant de faille sécuritaire. S’il avait transporté une bombe, expliquent les plus alarmistes, il aurait pu faire exploser une partie de la résidence présidentielle. D’autres incidents ont impliqué des agents du Secret Service qui avaient trop arrosé une soirée et avaient causé un accident avec leur véhicule devant la Maison-Blanche.
En voyage au Pays-Bas, Barack Obama avait aussi appris que certains membres de la sécurité étaient trop alcoolisés pour faire leur travail correctement. A Carthagène, en Colombie, plusieurs agents du Secret Service ont provoqué un scandale après avoir fréquenté des prostituées. Ils avaient là encore mis en danger la sécurité peu avant qu’arrive le président américain dans la ville colombienne. Lors d’un dîner avec le premier ministre indien de l’époque Manmohan Singh, deux célébrités américaines réussirent à s’introduire dans la Maison-Blanche et à serrer la main du président sans avoir la moindre invitation.
Barack Obama s’est même trouvé le 16 septembre 2014 dans un ascenseur en présence d’un agent du Secret Service qui avait une arme. Or le personnage avait déjà été interpellé par la police par le passé. On lui avait demandé de cesser de filmer le président avec son téléphone portable dans l’ascenseur. L’homme incriminé fut congédié sur le champ, mais sa présence, avec une arme, dans le même ascenseur que Barack Obama a constitué une grave violation des protocoles édictés par le Secret Service.
Quel incident faudra-t-il pour que le Secret Service fasse une fois pour toute une remise à l’ordre de leurs procédures et de leur manière de travailler? Jusqu’à maintenant, les failles sécuritaires n’ont pas eu de conséquences graves. Mais elles demeurent préoccupantes.