Leur crime: s’enthousiasmer lors d’une cérémonie de remise des diplômes

Jay Foster, directeur de l’arrondissement scolaire englobant le collège Senatobia dans le Mississippi, aime l’ordre ou plus précisément le silence. Lors de la remise des diplômes le 21 mai dernier, quatre personnes ont été accusées d’avoir perturbé la paix. Elles pourraient être condamnées à payer 500 dollars d’amende et jusqu’à six mois d’emprisonnement.


Leur méfait? Elles ont montré trop d’enthousiasme en criant le nom du ou de la diplômé(e) qui allait chercher son attestation. L’un d’eux, Henry Walker, a crié: “Tu as réussi, baby” quand elle est allé chercher son diplôme dans sa grande robe bleue et coiffée d’un chapeau noir. Pour Jay Foster, c’en était trop. Il a décidé de sévir avec sévérité, ce d’autant que les cris des spectateurs trop enthousiastes empêchaient certains diplômés d’entendre leur nom pour se rendre sur le devant de la scène. Dans le programme de la cérémonie, l’avertissement était même explicite. Tout perturbateur serait éconduit.

L’une des perturbatrices, Ursula Miller, a été inculpé pour avoir “crié et tapé dans les mains à l’intérieur du bâtiment après qu’il fut annoncé à tout le monde qu’il fallait attendre la fin de la cérémonie avant d’applaudir. (…) Le brouhaha qu’elle a créé, dit un document du tribunal du comté de Tate, a sapé la paix et la dignité de l’Etat du Mississippi.” Elle s’est défendue en déclarant qu’il s’agissait d’une cérémonie de remise des diplômes, un événement somme toute festif pour honorer la réussite de sa nièce.

L’exemple est révélateur d’un système pénal américain qui comprend une multitude de lois qui permettent d’inculper à peu près n’importe qui pour n’importe quoi. Aujourd’hui à Rikers Island, à New York, l’une des prisons les plus infâmes du pays, près de 500 détenus, expliquait jeudi soir un expert sur MSNBC, sont incarcérés pour n’avoir quasiment rien fait de significatif ou plutôt d’avoir perturbé l’ordre civil. Les lois sont suffisamment floues pour permettre à la police de sévir dans n’importe quelles circonstances. Qui plus est, nombre de personnes incarcérées pour de telles broutilles n’ont même pas les moyens de payer une amende de 500 dollars. Du coup, ils restent incarcérés.

 

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