Jeb Bush, ou l’art amateur de l’improvisation

Il fut gouverneur de Floride de 1999 à 2005. Il est le fils du 41e président des Etats-Unis et frère du 43e. Jeb Bush, 61 ans, n’est pas candidat à la présidence des Etats-Unis. Du moins c’est le seul qui pense encore pouvoir le faire croire. Ce statut de non-candidat en quête de le devenir a ses avantages. Jeb Bush lui-même semble l’avoir expliqué voici quelques mois. Il n’est ainsi pas lié par l’obligation légale de ne pas coordonner sa campagne électorale avec le super-PAC (comité d’action politique) qui soutient son …éventuelle campagne.

Aujourd’hui, ce qui pouvait paraître comme un geste habile d’un routier de la politique est devenu une épée de Damoclès. Les médias ont commencé à le harceler. Dimanche dernier, pour sa dernière émission Face the Nation, le journaliste Bob Schieffer a même osé lui demander s’il n’avait pas l’impression de violer si ce n’est la loi, du moins l’esprit de la loi. Jeb Bush nia toute violation. Peu après, la membre de la Commission électorale fédérale Ellen Weintraub s’est exprimée à la télévision pour dire à quel point ce type d’attitude, sans nommer Jeb Bush, violait effectivement l’esprit de la loi.

Résultat: Jeb Bush vient d’annoncer qu’il allait annoncer sa candidature le 15 juin prochain. Le républicain pouvait difficilement agir davantage en réaction à la pression des médias.

Sur l’Irak déjà, Jeb Bush a connu une semaine noire voici quelque temps. Alors que c’était LA question à laquelle il devait être préparé en tant que frère de George W. Bush, qui orchestra l’invasion de l’Irak en 2003, il se révéla incapable de donner une réponse claire sur la stratégie de son frère. En une semaine, il donna à peu près quatre réponses différentes à la question: au vu de ce que l’on sait aujourd’hui, envahiriez-vous l’Irak? La première réponse fut presque claire: oui, j’agirais comme mon frère, avait-il déclaré. Puis un jour plus tard, il reconnaît n’avoir pas bien compris la question. Il estime ne pas pouvoir répondre à une question hypothétique. Un jour plus tard encore, il admet que c’est un problème complexe avant de dire, en fin de semaine, que c’était une erreur d’aller en Irak.

Jeb Bush est-il dès lors le candidat fort dont le Parti républicain rêvait pour reconquérir la Maison-Blanche? Beaucoup, même au sein de son parti, commencent à se poser la question.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *