Contrairement à ses possibles adversaires républicains dans la course à la Maison-Blanche Jeb Bush et Marco Rubio, Hillary Clinton n’a pas bafouillé quand des journalistes lui ont posé la question dominante de cette pré-campagne électorale au sujet de la guerre en Irak menée à partir de mars 2003 par l’administration de George W. Bush. L’ex-secrétaire d’Etat l’a d’emblée déclaré: “J’ai fait une erreur” de soutenir la guerre comme une écrasante majorité du Congrès. Elle a même défendu une stratégie qui ressemble à s’y méprendre à ce que préconise actuellement le président Barack Obama: laisser les acteurs locaux et les Irakiens en particulier résoudre leur problème.
La question irakienne réglée, Hillary Clinton n’a toutefois pas levé tous les obstacles dans sa première session de questions-réponses avec la presse en Iowa. Est en particulier problématique la relation qu’a la candidate présidentielle démocrate avec un ami, Sidney Blumenthal. Ce dernier a envoyé sans qu’Hillary Clinton “la sollicite”, précise cette dernière, des courriels sur des aspects de politique étrangère à l’adresse électonique privée qu’elle utilisait quand elle dirigeait le Département d’Etat. Certains y voient clairement un conflit d’intérêt, ce d’autant que Sidney Blumenthal travaillait à l’époque pour Constellations Group, une société qui avait des intérêts commerciaux en Libye. Quand on sait que la secrétaire d’Etat avait joué un rôle majeur pour pousser les Etats-Unis à appuyer en seconde ligne la France et le Royaume-Uni lors de leur intervention en Libye en 2011, des questions se posent inévitablement.
Sidney Blumenthal a par ailleurs donné des informations à la secrétaire d’Etat Clinton qui étaient clairement erronées, précisant par exemple un jour après l’attaque sur le consulat américain de Benghazi que celle-ci avait été provoquée par une vidéo islamophobe. Cette relation embarrassante va sans doute ressurgir un jour ou l’autre dans la campagne présidentielle.