Le mal nommé pont Edmund Pettus

Selma a été le théâtre, le week-end dernier, d’une forte mobilisation pour commémorer le 50e anniversaire de la marche Selma-Montgomery du 7 mars 1965, le fameux “Bloody Sunday” qui poussa le président américain Lyndon Johnson à forcer l’adoption du Voting Rights Act, de la loi sur le droit de vote. Durant deux jours, le nom du fameux pont, sur lequel l’élu démocrate du Congrès John Lewis fut sévèrement battu par les forces de l’ordre, a été prononcé des centaines de fois. L’infrastructure, qui traverse la rivière Alabama, a même été classé monument national en 2013. (photos Keystone)

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Or beaucoup jugent la persistance de ce nom totalement déplacé. Edmund Pettus n’était en rien un leader des droits civiques. Quand le pont fut construit, en 1940, l’Etat d’Alabama appliquait les infâmes lois Jim Crow instituant la ségrégation raciale. Il fut baptisé du nom du général des Confédérés Edmund Pettus, un suprémaciste blanc et sénateur au Congrès ainsi qu’un grand dragon au sein de la hiérarchie du Ku Klux Klan.

50th anniversary of the Bloody Sunday civil rights march

Une pétition de jeunes étudiants circule pour rebaptiser le pont du nom, par exemple, de John Lewis, l’une des figures encore vivante du mouvement des droits civiques. L’historien David Brinkley exhorte les autorités de Selma et d’Alabama voire même Barack Obama à redonner à l’Edmund Pettus Bridge un nom qui rende justice à l’un des mouvements les plus puissants de l’histoire des Etats-Unis.

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