La démolition de la Penn Station en 1963: un désastre architectural

98627030Penn Station, à New York, est la gare la plus fréquentée des Etats-Unis. On pourrait bien sûr s'en réjouir. Or le lieu est moche, sans âme, plutôt oppressant. Il fut pourtant un joyau architectural jusqu'au début des années 1960, une porte d'entrée monumentale menant à New York. Achevée en 1910 (photo AP/Keystone), Penn Station était censée incarner, explique l'historien Michael Beschloss dans le New York Times, la montée en puissance de New York mais aussi des Etats-Unis. Son architecture faisait référence à l'Acropole d'Athènes, à la Porte de Brandenbourg de Berlin, à la Basilique St-Pierre de Rome et au bâtiment de la Banque d'Angleterre. Son immense salle d'attente rappelait les anciens bains romains de Caracalla, Diocletian et Titus.

Sous la pression des milieux immobiliers mais aussi de ceux qui ne croyaient plus dans l'avenir du rail à une époque où le président Dwight Eisenhower investissait fortement dans le réseau autoroutier (National Interstate and Defense Highways Act) et dans l'aviation civile, Penn Station, de style Beaux-Arts, croulait sous les coups de boutoir d'énormes grues à partir du 28 octobre 1963. Un massacre.

Le malheur de Penn Station a fait le bonheur, pour ainsi dire, de Grand Central, une autre gare mythique de New York. Menacée également de démolition dans les années 1970, cette dernière a bénéficié du contre-coup provoqué par la destruction de l'ancienne Penn Station. Des New-Yorkais ont créé des organismes de défense du patrimoine, des milieux se sont mobilisés à temps et de façon beaucoup plus efficace que pour Penn Station. Jacky Kennedy et plus tard Caroline Kennedy s'y sont mêlées. Grand Central a été sauvée d'un destin similaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *