Ces jours, quand on parle d'Hollywood, on pense à Sony Pictures et au film "The Interview" qui va finalement être diffusé dans plusieurs salles des Etats-Unis malgré les menaces proférées par ce que le FBI pense être la Corée du Nord. Or Hollywood a aussi son problème racial. Comme le souligne le Washington Post, les studios d'Hollywood ne sont pas prompts à financer des films dont les réalisateurs sont Noirs ou Hispaniques. Si les deux minorités représentent près de 36% de la population, seuls 10% des acteurs principaux jouant dans des films d'Hollywood et 10% des réalisateurs sont Afro-Américains ou Hispaniques, selon les statistiques de 2011.
Le piratage de Sony Pictures a d'ailleurs montré les clichés raciaux qui continuent de circuler dans les milieux du cinéma de Los Angeles. dans un échange de courriels entre Amy Pascal, co-présidente de Sony Pictures et le producteur Scott Rudin. Tous deux laissaient entendre que le président Barack Obama ne regarderait sans doute que des films mettant en scène des Noirs. Sans provoquer un tollé, cet échange a révélé la persistance des stéréotypes au sein de la très blanche communauté cinématographique d'Hollywood.
Le problème racial d'Hollywood n'est pas nouveau. Il y a près de cinquante ans, le bouillant congressiste de Harlem Adam Clayton Powell avait tenu des auditions sur la question raciale relative à Hollywood. Aujourd'hui, le carton réalisé par le comédien noir Chris Rock avec sa comédie "Top Five" ou le film "Selma" d'Ava DuVernay (photo en compagnie de l'acteur principal jouant Martin Luther King David Oyelowo/AP/Keystone) au sujet de la marche Selma-Montgomery et de Martin Luther King qui sort le 25 décembre, prouvent qu'il y a progrès. Au même titre d'ailleurs que les films "12 Years A Slave" et "The Butler". Mais comme le dirait un maître de classe: peut mieux faire.