Obamacare, le positif et le moins positif

190330295On va sans doute encore parler longtemps d'Obamacare (photo Yoon Byun/Keystone) ou Affordable Care Act. La réforme de la Santé menée par l'administration de Barack Obama et adoptée par un Congrès dominé par les démocrates en 2010 connaît des fortunes diverses. Selon un sondage Gallup réalisé entre le 22 octobre et le 12 novembre, plus de 70% des Américains qui ont acquis une assurance-maladie par le biais d'Obamacare trouvent leur couverture médicale "excellente" ou "bonne". Ce week-end, les Américains ont pu à nouveau contracter une assurance-maladie pour 2015 par le biais du site internet Health.gov. Pour l'administration démocrate, ce second essai est positif, près de 150 000 personnes ayant déjà acquis une police d'assurance dès le premier jour. Contrairement à 2013 lorsque le site Internet Health.gov fut lancé, peu de problèmes informatiques.

Malgré cela, Barack Obama a dû se défendre d'avoir vendu une réforme en toute opacité. Contre toute attente, le "Monsieur réforme de la Santé" aux Etats-Unis, le professeur Jonathan Gruber du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a fait des déclarations lors 'une conférence qui ont interloqué la Maison-Blanche, soulignant que les électeurs étaient "stupides" d'avoir approuvé une telle réforme dont le projet de loi a été à dessein rédigé de façon opaque. Le président américain a répliqué au professeur de MIT, arguant que chaque passage de la loi si controversée avait été passé au crible des républicains et que le débat aurait difficilement pu être plus transparent.

De la part de Jonathan Gruber que j'ai rencontré en décembre 2011, ses déclarations à l'emporte-pièce sont plutôt étonnantes. En tant que consultant (bien payé), il a joué un rôle crucial dans l'élaboration de la loi. Pour un motif évident: il fut déjà l'un des grands architectes de la réforme de la Santé dans le Massachusetts souvent appelée de façon un peu abusive Romneycare en référence à l'ex-gouverneur de cet Etat de la Nouvelle-Angleterre Mitt Romney.

Deux menaces sérieuses pèsent néanmoins sur Obamacare: une possible hausse importante des primes qui pourraient dissuader les non-assurés à contracter une nouvelle couverture médicale et une saisine de la Cour suprême au sujet des subventions fédérales versées aux personnes moins fortunées pour contracter une assurance dans le cadre d'une bourse d'échange au niveau étatique (des Etats). Certains estiment que la loi ne prévoit pas que l'Etat fédéral subventionne de tels assurés. Selon eux, seuls les personnes contractant une assurance-maladie par le biais de la bourse d'échange fédérale devraient y avoir droit. Enfin, à partir du 3 janvier, le Congrès, désormais totalement dominé par les républicains, va tout faire pour détricoter Obamacare. Malgré le veto du président.

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