Durant la campagne des élections de mi-mandat, plusieurs républicains ont défendu une politique étrangère qui n'a rien à envier aux néoconservateurs de la trempe des Dick Cheney ou Paul Wolfowitz. En Arkansas, la patrie de Bill Clinton, le candidat républicain Tom Cotton, qui a remporté son élection au Congrès, décrit aujourd'hui encore la guerre d'Irak comme un "cause juste et noble". En Afghanistan, la victoire américaine n'est, selon lui, qu'une question de volonté. Tom Cotton est il est vrai un ancien combattant d'Irak. En Iowa, rappelle l'éditorialiste du National Interest Jacob Heilbrunn dans une tribune publiée dans le Financial Times, l'élue républicaine Joni Ernst, une ancienne combattante d'Irak elle aussi, le déclare sans gêne: "J'ai des raisons de croire qu'il y avait des armes de destruction massive en Irak."
Les néoconservateurs sont à nouveau écoutés au sein du Parti républicain qui a remporté une victoire écrasante mardi 4 novembre lors des élections de mi-mandat. Ils dépeignent la politique étrangère de l'administration Obama comme une catastrophe, soulignant que si l'Etat islamique a prospéré, c'est la faute de Barack Obama, que la politique revancharde de Vladimir Poutine en Ukraine est due à la politique d'apaisement de la Maison-Blanche, que les négociations avec l'Iran sont une grave erreur.
Ils peuvent aussi compter sur John McCain (photo Sean Gardner/Getty Images/AFP). Le sénateur d'Arizona, qui fut au début des années 2000 un républicain modéré et un électron libre (maverick), est aujourd'hui le plus va-t-en-guerre du Congrès. Or mauvaise nouvelle pour le président démocrate: John McCain va devenir au début janvier président de la Commission sénatoriale des Services armées. Son agenda, selon Jacob Heilbrunn: empêcher des coupes budgétaires prévues dans la Défense, bloquer tout accord sur le programme nucléaire iranien et envoyer des troupes aussi bien en Ukraine qu'au Moyen-Orient.