Brooklyn a la réputation d'être l'endroit le plus branché de New York. Un exemple? Depuis quelque temps, les Brooklynites, comme on les appelle, ne jurent plus que par le Mexican Coke ou MexiCoke (photo Ric Feld/AP/Keystone). Apparemment, la boisson, importée du Mexique, a un effet caféiné beaucoup plus puissant que le "Coke" américain. Il a aussi et surtout une autre vertu: il contient non pas du sirop de maïs qu'on trouve un peu partout dans les denrées alimentaires des Etats-Unis, mais du sucre de canne. Selon le New York Times, le MexiCoke est doublement authentique: il rappelle l'aspect nostalgique du Coca et surtout il contient des ingrédients plus sains.
Le soda fait fureur auprès des noctambules qui, sous son effet, ne s'endorment pas avant l'aube, mais aussi auprès des musiciens de hip-hop. Ainsi, souligne le NYT, le duo Leather Corduroys vient de publier une nouvelle chanson intitulée "Mexican Coke". Face au phénomène, Coca-Cola a commencé à l'importer au Texas, puis ailleurs aux Etats-Unis à partir de 2005 pour couper court aux canaux illégaux d'importation. Selon une porte-parole de la multinationale d'Atlanta, la croissance des ventes du MexiCoke dépasserait les 10%.
Le MexiCoke est une allégorie de la "branchitude" de Brooklyn qui se décline par de vrais mouvements innovateurs et futuristes, par une vie culturelle riche, mais aussi par des étiquettes. Les Américains parlent de "label". Or le Mexican Coke a certes l'exotisme du Mexique où il est produit, mais il reste surtout du Coca-Cola, une boisson dont les vertus diététiques sont très éloignées des valeurs biologiques vantées sur certains marchés branchés de Brooklyn. MexiCoke reste un beau subterfuge commercial.