Parabole américano-cubaine

Lizbet Martínez avait douze ans. Elle étudiait le violon au conservatoire de musique Alejandro García Caturla à la Havane. Elle y apprit le Star-Spangled Banner, l'hymne national américain pensant qu'il s'agissait d'un morceau religieux. Son oncle la mit au parfum, soulignant la réelle signification du morceau de musique. Il y a vingt ans toutefois, dans une vague d'immigration considérable de balseros, de Cubains émigrant vers les Etats-Unis, elle s'est embarquée, explique le Miami Herald, sur un radeau avec ses parents et quelques autres compagnons de voyage pour traverser le détroit séparant Cuba de la Floride. Une fois arrêtée par les gardes-côtes américains, ces derniers menacèrent de tout jeter ce qui avait été embarqué sur le radeau, notamment le violon de Lizbet Martinez. Parlant mal l'anglais, celle-ci les a implorés de ne pas le faire, lâchant "Wait, wait". Puis elle entonna l'hymne national américain avec son instrument.

Le moment fut magique. Elle enchanta les autorités côtières américaines. Le capitaine du bateau des gardes-côtes fut si impressionné qu'il transmit l'hymne exécuté par Lizbet Martinez sur la radio. Puis en 1995 à Tallahassee, la capitale de la Floride, elle joua le même morceau devant …Bill Clinton, président des Etats-Unis. Les politiques de Floride ont même décrété le 29 mars comme étant la "Journée Lizbet Martinez". Aujourd'hui, la violoniste est diplômé de l'Université internationale de Floride (FIU) et a enseigné la musique. Amoureuse du compositeur hongrois Bela Bartok, elle a conservé le violon qui lui a valu une notoriété nationale aux Etats-Unis. A Cuba en revanche, son histoire n'est pas connue.

 

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