Musée du 11-Septembre: la polémique avant son ouverture

000_Was4220320Joseph C. Daniels, président et directeur de la fondation qui supervise le Musée et le Mémorial du 11-Septembre (photo AFP), sur ce que fut Ground Zero à Manhattan après les attaques d'Al-Qaida, le raconte au New York Times. Les visiteurs du musée qui doit ouvrir ses portes le 21 mai prochain ne quitteront pas l'établissement avec l'idée d'associer l'islam au terrorisme. Or un documentaire de 7 minutes qui sera diffusé dans le musée suscite une vive polémique. Dans la "Montée d'Al-Qaida (the Rise of Al-Qaida)", utilise les termes "islamistes" et "djihadistes" pour les lier aux attentats du 11-Septembre.

Les critiques estiment qu'il aurait été plus judicieux de parler de "terrorisme inspiré par Al-Qaida, car avec islamistes et djihadistes, on risque de considérer toute la communauté musulmane comme étant liée au terrorisme. Ils estiment que le documentaire risque d'associer islamistes et djihadistes à musulmans. Le fait de mettre en lien direct la religion de l'islam avec les attentats de Ground Zero, on prend le risque d'associer 500 millions de musulmans qui n'ont rien à voir avec ces actions et que les "Etats-Unis n'entendent pas aliéner", précise Akbar Ahmed, le directeur du Département des études islamiques à l'American University de Washington.

Il y a un an, des membres des familles des victimes et de la police notamment ont pu visionner le documentaire pour voir l'effet qu'il pouvait produire sur la communauté musulmane.  Il y a quelques mois, un groupe de représentants de plusieurs confessions a été rassemblé pour voir le film et voir la future exposition du musée. Ces derniers se sont dits surpris par le documentaire et ont émis leurs craintes qu'il soit mal interprété. La réponse du musée fut presque sans équivoque: il n'y a rien à négocier. Pour certains, ce refus de négocier risque de faire injure aux musulmans pacifiques qui n'ont rien à voir avec le terrorisme, à ceux qui sont morts lors des attaques du 11-Septembre et ceux qui font partie des forces de l'ordre ou des pompiers.

Le Musée avait pourtant déjà enlevé de son site internet, comme le rapporte le New York Times, l'expression "terrorisme islamique" à l'issue d'une plainte d'un universitaire qui avait obtenu le soutien de plusieurs autres universitaires. Le débat est complexe. Certains estiment que ne pas décrire d'où vient Al-Qaida est aussi une manière d'occulter ce qu'est le mouvement terroriste. Un porte-parole du musée déclare au quotidien new-yorkais que des explications au sein de l'établissement expliciteront le fait qu'Al-Qaida est un mouvement "très en marge de l'islam".

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