Darell Issa est le plus fortuné des membres du Congrès. Cela ne lui donne toutefois pas forcément une plus grande stature morale. Mercredi, lors d'une audition de la Commission de surveillance et de réforme du gouvernement de la Chambre des représentants, son président Darell Issa s'est livré à un quasi-monologue pour interroger Lois Lerner, une haut-responsable de l'Internal Revenue Service. L'IRS a été soupçonné de cibler particulièrement des groupes liés au Tea Party. N'obtenant aucune réponse de Lois Lerner, qui a le droit de se taire en vertu du 5e Amendement de la Constitution (on ne peut pas s'auto-accuser), il a manifesté sa frustration envers son collègue démocrate Elijah Cummings, du Maryland.
Ce dernier voulait poser ses questions à la représentante de l'IRS, mais Darrell Issa a clos la séance et n'a pas souhaité revenir sur sa décision. Il s'en est suivi un esclandre. Jeudi, le Black Caucus, soit les élus noirs du Congrès, est monté au créneau pour dénoncer l'arrogance du républicain de Californie qui a snobé l'Afro-Américain Eijah Cummings. Ce dernier, exaspéré, n'a pas manqué de souligner le déni de démocratie dont s'est rendu coupable Darrell Issa. L'Amérique "vaut mieux que ça", a-t-il déclaré.
La présidente du Black Caucus, la démocrate Marcia Fudge, a adressé une lettre au président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, et exigé que Darrell Issa soit démis de ses fonctions de président de ladite commission.