En 2012, le jour après Thanksgiving, Jordan Davis, un jeune Afro-Américain de 17 ans, a décidé de s'arrêter à une station-service avec ses trois amis à Jacksonville en Floride. Tous quatre étaient dans un 4X4 et écoutaient de la musique à plein volume. Michael Dunn, 47 ans, Blanc, s'est arrêtée avec sa voiture à côté des quatre adolescents. Ne supportant pas autant de décibelles, il interpelle les quatre jeunes et leur demande de baisser le volume. Ils s'exécutent avant de remettre la musique à plein pot.
Jordan Davis de Michael Dunn commencent à s'invectiver. Ils s'insultent et à un certain moment, le second sort un fusil et tire trois coups dans la voiture des jeunes. Jordan Davis est touché. Il décède.
L'avocate de Michael Dunn a compris la partition qu'elle devait jouer. Selon elle, son client a eu peur quand les fenêtres de sa voiture ont commencé à trembler tant la musique dans le véhicule d'à-côté était forte. Jordan Davis aurait même crié, d'après elle, qu'il voulait tuer Michael Dunn. Un fait nié par l'accusation. L'avocate ajoute que le jeune Afro-Américain avait un fusil sur lui. Aucune preuve n'a été apportée pour étayer une telle accusation. Jordan Davis était, selon l'accusation, assis dans son véhicule sans la moindre arme à feu. La ligne de défense est claire: la Floride a une loi, "Stand your Ground (résiste, ne cède pas)" qui permet à une personne qui se sentirait menacé dans son intégrité corporelle ou de mort de tirer en légitime défense. C'est l'argument qu'ont avancé avec succès les avocats de George Zimmerman, un vigile volontaire de père blanc et de mère hispanique qui a tué, en février 2012, Trayvon Martin (photo Jessica McGowan/Getty Images/AFP), un Afro-Américain de 17 ans qui n'avait aucune arme sur lui.
Aujourd'hui à Jacksonville, on dénonce la loi de Floride et la ligne de défense de Michael Dunn. "Trayvon Martin est mort en raison des habits qu'il portait (il avait une capuche sur la tête, car il pleuvait). Jordan Davis est mort en raison de la musique qu'il aimait."