Cet Américain de 30 ans (photo AFP), de père blanc et de mère péruvienne, qui a été acquitté du meurtre du jeune Afro-Américain de 17 ans Trayvon Martin ne cesse de faire parler de lui depuis la décision favorable d'un jury populaire lors de son procès en juillet dernier en Floride.
En septembre dernier, George Zimmerman a été impliqué dans une dispute avec son épouse Samatha Scheibe peu après que celle-ci eut présenté une demande de divorce. Selon le récit de la jeune femme, celle-ci aurait été menacée au moyen d'un revolver. Plus récemment, l'acquitté s'est à nouveau rendu coupable de graves menaces à l'encontre de son épouse. L'alerte fut suffisamment grave pour pousser la police à l'arrêter le 18 novembre au domicile de Samantha Scheibe. Ce n'est qu'après avoir versé 9000 dollars de caution qu'il a pu retrouver la liberté. Selon les autorités, George Zimmerman avait au moment des faits un fusil de calibre 12, un fusil d'assaut AR-15 (le même modèle qui servit au tueur d'Aurora dans le Colorado et à celui de Newtown dans le Connecticut) et de trois pistolets. Selon Samatha Scheibe, George Zimmerman aurait pointé le fusil vers elle et l'aurait éjectée hors de son propre domicile.
George Zimmerman a eu d'autres démêlés avec la police en raison d'excès de vitesse répétés.
L'acquittement à l'issue du procès relatif au meurtre de Trayvon Martin avait déjà fait couler beaucoup d'encre. Vigile volontaire dans un quartier de Sandford en Floride, George Zimmerman avait abattu d'un coup de feu l'adolescent Trayvon Martin. Avant d'en découdre avec ce dernier, il avait appelé le numéro de téléphone d'urgence 911 pour laisser entendre qu'un personnage louche se promenait dans le quartier. Au central d'appel du 911, la police avait enjoint George Zimmerman, qui n'avait aucune autorité de police, de rester dans sa voiture. Il ne suivit pas le conseil et se mit à suivre Trayvon Martin. Un appel d'une autre personne au 911 permit d'entendre un appel à l'aide. Les autorités judiciaires de Floride se sont longuement interrogées sur la provenance de cet appel à l'aide. Etait-ce George Zimmerman ou Trayvon Martin. Les parents respectifs de l'un et de l'autre ont chacun reconnu leur fils. George Zimmerman avait invoqué la légitime défense en vertu d'une loi pour le moins arbitraire de l'Etat de Floride dénommée "Stand your ground".
Le procès qui n'avait, selon les avocats de la Défense, aucun caractère racial, a de fait tourné presque au procès de Trayvon Martin qui avait l'habitude de fumer de la marijuana. Or quand il fut abattu, il venait d'acheter des friandises dans un kiosque du coin et n'était pas armé. Il avait le malheur de porter une capuche parce qu'il pleuvait. Après le verdict, le président Barack Obama lui-même avait jugé nécessaire d'intervenir pour dire à quel point une telle tragédie aurait pu lui arriver: "Il y a 35 ans, j'aurais pu être Trayvon Martin", avait-il déclaré.
Aujourd'hui, l'Amérique s'interroge sur la vraie nature de George Zimmerman. L'homme paraît moins réfléchi qu'il n'a tenté de le démontrer lors du procès, mais plutôt colérique et incapable de se contrôler. Qu'on le veuille ou non, ses derniers dérapages fragilisent les arguments qui ont été avancés pour justifier son acquittement. Après le procès, l'une des membres du jury avait elle-même viré de bord, révélant à la presse qu'elle pensait que George Zimmerman était un criminel…