Cela faisait longtemps qu'il n'y avait plus eu une telle effervescence à l'ONU à New York un vendredi soir. Le Conseil de sécurité a voté hier soir à l'unanimité une résolution imposant à la Syrie de mettre sous contrôle international son arsenal d'armes chimiques qui devront être détruites. Le moment est historique, car c'est la première fois que le Conseil de sécurité se place dans l'obligation d'agir quand de telles armes sont utilisés. Pour l'ambassadrice américaine Samantha Power, il s'agit là d'une nouvelle norme internationale.
Pour le ministre français des Affaires étrangères, le Conseil de sécurité a enfin mérité son nom. Pour Laurrent Fabius, qui salut l'adoption de la première résolution concernant la Syrie en 17 mois de conflit, si on en est arrrivé là, c'est que "nous considérons que la fermeté manifestée par la France, les Etats-Unis, et par d’autres a payé". Les propos de Laurent Fabius n'ont toutefois pas plus à l'ambassadeur de Syrie Bachar Jaafari qui a dénoncé avec virulence l'organisation d'un événement sous l'égide de la France avec la Coalition syrienne dans le cadre des Nations unies.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui avait déclaré voici quelques jours que son organisation avait "collectivement échoué" dans la tragédie syrienne est revenu à de meilleurs sentiments après ce vote historique: "Ce soir, la communauté internationale a rempli sa mission. C'est le premier signe d'espoir en Syrie
depuis longtemps." Le président américain lui-même a qualifié le vote positif du Conseil de sécurité "d'énorme victoire pour la communauté internationale". Le secrétaire d'Etat américain John Kerry n'a pas souhaité s'exprimer devant la presse, se contentant d'un bref passage (photo AFP). Son homologue russe Sergueï Lavrov ne s'est pas non plus arrêté au stakeout du Conseil de sécurité pour parler aux médias.
La Chine, qui est longtemps restée en retrait dans le dossier syrien, a jugé essentiel de s'occuper de la tragédie des civils. Voici l'intervention du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi filmée par Le Temps à la sortie de la réunion du Conseil de sécurité: