On a beaucoup parlé des tueries d'Aurora, de Newton ou plus récemment du Washington Naval Yard. On parle en revanche beaucoup
moins des centaines de personnes tuées chaque année à Chicago (photo d'un jeune garçon de Chicago dont le père a été tué en février dernier lors de ses funérailles/John Gress/Reuters) dans le cadre de règlements de compte entre gangs dont le nombre est estimé à quelque 600. Jeudi soir, 13 personnes ont été blessées par balle alors qu'elles étaient rassemblées près d'un terrain de basketball dans le South Side de Chicago. Parmi les blessés, un jeune de trois ans, touché à la tête, qui reste dans un état critique. Cet enfant a lui-même perdu son père le 2 septembre dernier, lui aussi abattu par une arme à feu.
Les meurtres par armes à feu à Chicago (500 en 2012) sont les plus nombreux de tout le pays. Même New York, dont la population est trois fois plus importante, en enregistre moins. La situation sécuritaire de la ville n'est pas encore alarmante. Les gens semblent s'en accomoder. L'an dernier, j'ai rendu visite à un ami dans le South Side. Il a deux enfants et me racontait que quelques jours plus tôt, un homme a été trouvé à une centaine de mètres de chez lui, criblé de treize balles. Mais la vie, me disait-il, continue.