Au vu de l'extrême polarisation de la vie politique à Washington, on pouvait craindre le pire au sujet de la nomination par Barack Obama de Samantha Power (photo Saul Loeb/AFP) au poste d'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU à New York. Or mardi soir, les sénateurs ont réussi, fait rare, à s'entendre pour ne pas bloquer les nominations de la Maison-Blanche.
De plus, Samantha Power a rassuré Israël et les milieux juifs qui estimaient qu'elle avait tenu des propos peu amènes envers l'Etat hébreu en 2002 sur une chaîne de télévision à Berkeley, critiquant le lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Pour le sénateur républicain John McCain, qui soutient sa candidature, montrant une attitude très différente de celle, agressive, qu'il avait adoptée par rapport à Susan Rice pressentie pour devenir secrétaire d'Etat, Samantha Power a des traits de caractère qui sont compatibles avec sa vision des crises internationales. Au même titre que Susan Rice, elle passe aussi pour une interventionniste humanitaire. Elle aurait été favorable, à un certain moment, à une intervention en Syrie. Aujourd'hui, difficile de savoir si elle et Susan Rice, qui a le même profil et qui occupe le poste de conseillère à la sécurité nationale, influenceront le président, resté jusqu'ici très prudent.
Le sénateur Marco Rubio entend toutefois poser des conditions. Il souhaite rendre volontaire la contribution américaine au budget ordinaire des Nations unies et maintenir une option de retirer sa contribution aux programmes perçus comme étant anti-Israël.