Avec la mort du sénateur Frank Lautenberg à l'âge de 89 ans le 3 juin, le Congrès perd son dernier ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. Le sénateur démocrate était l'un des 115 vétérans ayant servi au Sénat. L'homme, un démocrate du New Jersey, a joué un rôle important dans l'interdiction de la fumée dans les avions. Aujourd'hui, le Sénat ne compte plus que 14 anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale. Leur nombre a aussi chuté au sein de la Chambre des représentants qui compte désormais 19% de ses élus pouvant attester d'un séjour au sein de l'armée américaine. C'est, selon le Washington Post, le plus bas taux de vétérans depuis la dernère guerre mondiale.
La fin de la conscription obligatoire, dans les années 1970, a fortement contribué à diminuer le nombre d'anciens combattants au Capitole. En 1977 toutefois, 8 membres du Congrès sur 10 avaient accompli une forme de service militaire. Les vétérans d'Afghanistan et d'Irak sont en revanche peu nombreux au Capitole.
L'expérience militaire au Congrès se perd, mais celui-ci n'hésite pas à envoyer "ses" soldats sur la champ de bataille si nécessaire. Il est cependant rare, comme l'avait constaté le trublion et cinéaste Michael Moore, qu'un membre du Congrès est un fils qui serve au sein de l'armée américaine. Joe Biden, le vice-président américain, est un peu l'exception. Son fils Beau a servi sous les drapeaux de l'armée américaine. John McCain est un exemple d'ancien combattant (Vietnam, où il fut blessé et emprisonné). Mais les prises de position de ce sénateur républicain d'Arizona sont peu empreintes de sagesse depuis qu'elles sont en partie calquées sur la rhétorique néoconservatrice. Faucon quand il s'est agi de la guerre russo-géorgienne pour soutenir le régime pourtant autocratique de Mikhaïl Saakachvili, capable de serrer la main du colonel Kadhafi pour défendre les intérêts américains en Libye avant de soutenir l'intervention de l'OTAN pour renverser le leader libyen, John McCain plaide aujourd'hui pour l'armement des rebelles syriens et pour une zone d'exclusion aérienne. Cela ne peut pas continuer ainsi, dit-il après avoir fait une visite surprise à la rébellion en Syrie. Ce qu'il ne dit pas toutefois, c'est ce qu'il envisage après avoir instauré une telle zone… L'expérience militaire de John McCain ne paraît pas de la plus grande aide pour les stratèges de la Maison-Blanche.
Frank Lautenberg, lui, plaidait encore, à la fin de l'année dernière, pour l'interdiction des chargeurs à haute capacité, après la tragédie de Newtowon où 26 personnes dont 20 enfants furent massacrées par un jeune de 20 ans.