C'est l'estimation que fait le Bipartisan Policy Center de Washington au sujet du niveau de la dette américaine et la capacité du
gouvernement américain de remplir ses obligations pour financer les activités de l'Etat. Comme le souligne le Washington Post, la limite de 16400 milliards de dollars a déjà été atteinte le 31 décembre dernier, mais le Département du Trésor est en mesure d'entreprendre différentes mesures comptables pour repousser l'échéance. Selon le Bipartisan Policy Center, ces artifices ne permettront toutefois pas à l'Amérique de jouer avec le plafond de la dette américaine au-delà du 15 février. C'est beaucoup plus tôt que prévu et les discussions entre le Congrès et la Maison-Blanche promettent d'être très animées.
Leader républicain du Sénat, Mitch McConnell l'a déclaré dimanche à la télévision: tous les moyens sont bons pour forcer Barack Obama à couper de façon drastique dans les dépenses sociales, y compris un défaut de paiement des Etats-Unis. Un tel cas de figure a d'ailleurs failli survenir en été 2011, mais a pu être évité de justesse. L'épisode coûta néanmoins une dégradation de la note de la dette américaine par l'agence de notation Standard and Poor's de AAA à AA+. Quant au président, il a déjà annoncé qu'il refusait de négocier les questions budgétaires sur la base du plafond de la dette que nombre de républicains (photo: le président de la Chambre des représentants John Boehner et le leader républicain Eric Cantor/Alex Wong/AFP) disent ne pas vouloir rehausser. Or comme le disait un expert sur une chaîne câblée, le plafond de la dette est l'illustration du passé (ce que l'Etat américain a déjà emprunté) alors que les problèmes budgétaires à résoudre concernent l'avenir: anticipation du vieillissement de la population, explosion des coûts de la santé et des dépenses sociales. Prendre le second problème en otage en usant du plafond de la dette, c'est confondre manifestement les priorités.