Depuis le 16 septembre 2012, l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies à New York, Susan Rice, est constamment
sous le feu des critiques des républicains, en particulier des sénateurs John McCain (Arizona), Susan Collins (Maine) et Kelly Ayotte (New Hampshire). Ces trois membres du Congrès ne s'interrogent pas tellement sur la manière de mieux affronter les affiliés d'Al-Qaida dans le Maghreb par exemple. Ils préfèrent se concentrer sur les "talking points", les quelques points que lui ont remis les Renseignements américains cinq jours après l'attaque du consulat de Benghazi où quatre Américains furent tués, dont l'ambassadeur en Libye Christopher Stevens.
Ils sont convaincus que Susan Rice a mené en bateau le peuple américain. Leur raisonnement: Susan Rice a bien utilisé les informations non classifiées fournies par les agences de renseignement qui ont pris soin, apparemment, de supprimer la référence à Al-Qaida pour ne pas porter préjudice à la traque des coupables. Mais ils lui reprochent de ne pas les avoir mis en perspective avec les informations classifiées dont elle disposait et d'avoir répandu des informations "fausses" lors de plusieurs émissions télévisées le dimanche 16 septembre.
Pour certains médias, notamment de gauche, cet acharnement est suspect et ils n'hésitent pas à parler d'une théorie du complot. Les trois sénateurs en question ont apporté sur le terrain leur appui musclé à la candidature au Sénat de Scott Brown (photo Scott Brown et John McCain au Capitole/photo J. Scott Applewhite/Keystone) opposé à la démocrate Elizabeth Warren. Des images et vidéos en attestent. Or en attaquant la nomination possible de Susan Rice au poste de secrétaire d'Etat à la place d'Hillary Clinton, ils privilégient clairement une autre candidature et le disent même ouvertement: celle de John Kerry. Dans un tel cas de figure toutefois, Scott Brown, qui a été largement battu par Elizabeth Warren lors des élections du 6 novembre, aurait de très fortes chances d'être l'élu du Massachusetts pour remplacer John Kerry au Sénat… Kelly Ayotte s'en est vite défendu, jugeant l'hypothèse "absurde".
Pour sa part, le président Obama ne baisse pas la garde et continue de soutenir dur comme fer son ambassadrice auprès de l'ONU. Lors de la première réunion de son cabinet depuis sa réélection, il l'a redit à des journalistes: