Les employés de Goldman Sachs (photo Chris Hondros/Getty Images/AFP) sont fâchés contre Barack Obama et les démocrates du Congrès. Ils se sentent trahis par le président démocrate qui a promu la règle Volcker et qui avait un jour appelé certains banquiers ces "fat cat bankers". Ils l'expriment par un revirement spectaculaire de leur soutien (la banque en tant que société n'a pas le droit de soutenir un candidat) au candidat présidentiel. En 2008, la banque américaine, par le biais de son personnel, était le plus grand contributeur de la campagne électorale de Barack Obama. Les employés avaient versé plus de un million de dollars au candidat noir. Si près de 75% des dons de ces derniers ont servi à financer la campagne des démocrates voici quatre ans, cette année, 75% de ces mêmes dons alimentent le trésor de guerre du républicain Mitt Romney et des républicains, révèle le Wall Street Journal. Le renversement s'est déjà opéré peu avant les élections de mi-mandat de 2010, qui virent le Tea Party réussir une percée au Congrès.
Pourquoi un tel changement d'attitude des banquiers de Goldman Sachs? La banque américaine était celle qui a, en raison de ses pratiques abusives, poussé le législateur à adopter, dans le cadre de la loi de régulation de Wall Street Dodd-Frank la règle Volcker qui exige des banques qu'elle séparent leurs activités traditionnelles des activiés de spéculation pour compte propre.
La colère des financiers ne se limite pas à Goldman Sachs. Les banquiers de JP Morgan par exemple ont réduit leurs dons à Obama de 808 000 dollars en 2008 à 155 000 dollars en 2012. Même phénomène chez Citigroup, Bank of America et Morgan Stanley. Au total, la campagne électorale de Mitt Romney a obtenu 3,290 millions de Wall Street alors que celle de Barack Obama n'a glané que 658 000 dollars. Le président noir avait été soutenu par Wall Street à hauteur de 3,47 millions de dollars en 2008.
Pour Barack Obama, c'est la deuxième plus importante source de financement dont il avait pu bénéficier en 2008 qui se tarit. Mais manifestement, d'autres sources tentent de s'y substituer. En septembre, sa campagne électorale a atteint un nouveau record dans sa collecte de fonds en obtenant plus de 150 millions de dollars en un mois de divers donateurs.