La 67e Assemblée générale des Nations unies à New York la semaine dernière a bien sûr été animée par les interventions musclées du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et du président palestinien Mahmoud Abbas.
Mais elle a surtout indirectement révélé l'état du multilatéralisme. Par ses discours, par sa politique, le président américain Barack Obama avait permis un retour de l'Amérique au multilatéralisme après la phase unilatérale sous la présidence de George W. Bush. On a pu le voir lors de l'adoption de sanctions onusiennes contre l'Iran, lors de l'intervention de l'OTAN, des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni en Libye, mais aussi au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.
Mais depuis quelque temps, l'approche multilatérale de la Maison-Blanche s'est effilochée et la semaine dernière, Barack Obama a montré par l'exemple que les grandes nations ne jugent plus la coopération aussi primordiale. Le président démocrate n'a pas rencontré un seul chef d'Etat à New York en marge de l'ONU. C'est la première fois en vingt ans qu'une telle chose survient pour un locataire de la Maison-Blanche. Or les problèmes mondiaux ont gagné en acuité: Iran, Syrie, Egypte, Libye, etc. La campagne électorale américaine ne peut pas être une excuse valable. Bien sûr, Barack Obama n'est pas le seul à délaisser le multilatéralisme. A New York, ni le maître du Kremlin Vladimir Poutine, ni le chef d'Etat chinois Hu Jintao n'étaient présents. Auparavant, le président américain a bien tenté de convaincre Pékin et Moscou d'approuver les résolutions du Conseil de sécurité condamnant la Syrie. En vain.
La première victime de ce relâchement est bien sûr l'ONU, plus marginalisée que jamais alors que son secrétaire général, Ban Ki-moon, continue de faire acte d'un remarquable courage pour dénoncer les ignominies. Décrié par des ONG pro-israéliennes (UN Watch et Eye on the UN) en raison de sa participation, voici quelque temps, au sommet des Non-Alignés à Téhéran, Ban Ki-moon a démonté tout l'argumentaire de ces ONG par ses actes. En pleine conférence à Téhéran, il a fustigé l'aide du régime iranien au pouvoir de Damas, mettant les autorités de la République islamique dans leurs petits souliers.
De son côté, le comédien et animateur Jon Stewart préfère rire de la désinvolture de Barack Obama: