Susan Rice, la Syrie et sa future carrière

RiceA partir de mardi 25 septembre, Susan Rice (photo Stephen Chernin/AFP) joue gros. Ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU à New York, c'est à elle qu'incombe la tâche de défendre la position de l'administration Obama par rapport à la Syrie devant la 67e Assemblée générale des Nations unies qui s'ouvre ce mardi. Cette docteure en philosophie de l'Université d'Oxford doit tenter de justifier le fait que Washington n'entend pas s'engager militairement en Syrie alors que la pression internationale ne cesse d'augmenter en faveur d'une intervention.

Comme le raconte le Washington Post, Susan Rice s'était rendue au Rwanda à Thanksgiving l'an dernier pour y passer des vacances en famille, mais aussi pour prendre toute l'ampleur de ce que fut le génocide de 1994. A l'époque, elle avait trente ans et était dans le Conseil de sécurité nationale de l'administration de Bill Clinton. 1994, c'est un an après la désastreuse intervention américaine en Somalie qui avait poussé Bill Clinton a émettre la PDD 25, une décision présidentielle limitant l'intervention de GI sur des terres étrangères. Le Rwanda en a en quelque sorte fait les frais. Susan Rice a la réputation d'être une interventionniste. Mais face à la Syrie, sa position risque d'être très ambiguë. Directeur général de Human Rights Watch, Kenneth Roth le déclare: Susan Rice a une vision sélective des droits de l'homme: elle est dure quand il s'agit d'en exiger le respect dans des pays ennemis de l'Amérique. Elle l'est beaucoup moins dans les autres cas.

Sa prestation à l'ONU sera observée de près. Comme Hillary Clinton va sans doute quitter le Département d'Etat, même si Barack Obama est réélu en novembre, Susan Rice pourrait la remplacer. Elle a fait forte impression en jouant un rôle clé à l'ONU pour convaincre Russes et Chinois d'accepter une résolution pour intervenir en Libye, mais aussi pour imposer des sanctions contre l'Iran. Ses passes d'armes avec l'ambassadeur russe Victor Churkin sont parfois épiques.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *