La gêne démocrate autour d’Israël

En quatre ans, la plateforme électorale des démocrates a peu évolué. Un changement n'est toutefois pas passé inaperçu: par
S.nadiahussain_headshotrapport à 2008, la référence à Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu a disparu. C'est apparemment dans la logique des choses. Le président Barack Obama avait souligné, dans son discours devant les Nations unies en septembre 2011, que seules des négociations permettraient de résoudre le conflit israélo-palestinien et donc la question de Jérusalem. Dans un discours destiné notamment à rassurer l'électorat juif (qui a voté à près de 80% en sa faveur en 2008), il tentait de réfréner les ardeurs des Palestiniens qui souhaitaient adhérer à l'institution onusienne en forçant un vote de ll'Assemblée générale. Il essayait aussi de contenir les fortes pressions des républicains qui continuent de dépeindre le démocrate comme un président qui a "jeté Israël sous le bus".

Or l'aide des Etats-Unis à Israël demeure soutenue (près de 10 milliards de dollars). La coopération entre les armées américaine et israélienne demeure intense en dépit des relations houleuses entre le président américain et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. En voulant, dès son entrée en fonction, dialoguer avec l'Iran, Barack Obama avait pourtant d'emblée irrité les Israéliens. Aujourd'hui, Barack Obama, qu'on peut difficilement accusé de mener une politique étrangère molle, a durci le ton face à Téhéran en appuyant l'adoption de lourdes sanctions. Mais son image de "président le plus anti-israélien de l'Histoire", selon les termes du milliardaire et bailleur de fonds de Mitt Romney Seldon Adelson, perdure.

A Charlotte, à la convention démocrate, Nadia Hussain (photo Hyphen Magazin) est venue parler de son engagement politique. Musulmane américaine d'origine bangladaise, cette blogueuse pour le magazine Hyphen vit en Californie. Elle a été élue déléguée démocrate pour la convention. Elle le rappelle, en 2008, près de 80% des musulmans avaient voté pour Barack Obama. Cette année, elle a bon espoir que le parti retrouve un second souffle.

Quand on lui demande d'expliquer la relation du Parti démocrate à la question israélo-palestinienne et au changement opéré dans la plateforme électorale, Nadia Hussain explique qu'elle se concentre sur les questions de participation et ne traite pas de cette question. La gêne par rapport à Israël demeure d'autant que Mitt Romney a adopté un profil de campagne très pro-israélien. Le candidat républicain s'est rendu en Israël pour y déclarer que Jérusalem devait être la capitale de l'Etat hébreu.

 

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