On l'aime ou on le déteste. Le chroniqueur conservateur du New York TimesDavid Brooks ne laisse jamais indifférent. Il ne se prive pas de tailler des croupières à l'administrationObama. Dans son papier de vendredi, intitulé "Party of Strivers (parti de lutteurs)", il jette pourtant un regard très critique sur la vision que les républicains ont offerte lors de la convention de Tampa la semaine dernière.
David Brooks (photo Spencer Platt/Getty Images/AFP) n'hésite pas à parler d'hyperindividualisme pour décrire leurs discours. "Orateur après orateur, ils ont tous célébré l'individu solitaire et héroïque. Il n'y avait quasiment aucune référence à la communauté et au conservatisme compassionnel. Pas étonnant quand le sondeur Pew Research Center révèle que 57% des républicains pensent que les gens sont pauvres parce qu'ils ne travaillent pas assez. Le journaliste s'étonne aussi du credo matérialiste entonné à Tampa: créer une entreprise, c'est bien, mais à ses yeux, le seul profit et la seule perspective de pouvoir acheter et consommer davantage ne sont pas suffisants à charpenter la stratégie d'un parti politique.
"L'Etat ne sape pas toujours l'initiative" individuelle, poursuit Brooks. La question n'est pas de savoir si une action est privée ou publique, mais si elle est efficace ou non.
C'était d'ailleurs la teneur du discours de Barack Obama tenu récemment dans un Etat qu'il visitait en pleine campagne électorale. Il disait que les entrepreneurs à succès ont aussi réussi parce que l'Etat avait mis en place des infrastructures (routes, ponts, aéroports, etc), formé des employés qualifiés. A Tampa, les républicains ont construit leurs discours en tronquant le message du président: Barack Obama est, selon eux, contre l'entreprise individuelle. Seul l'Etat est à même de construire l'Amérique de demain.