Dans la course à la Maison-Blanche, le candidat républicain Mitt Romney devrait bientôt choisir celui ou celle qui l'accompagnera sur le ticket pour l'élection présidentielle du 6 novembre. Le choix du "Veep", de celui qui deviendrait le vice-président des Etats-Unis si Mitt Romney devait être élu, est crucial. En 2008, John McCain en a fait la triste expérience en choisissant Sarah Palin, ex-gouverneure d'Alaska et fer de lance du Tea Party.
Les candidats sont nombreux: Marco Rubio, le sénateur de Floride, Paul Ryan, le représentant du Wisconsin, Tim Pawlenty, ex-gouverneur du Minnesota, Bobby Jindal, gouverneur de Louisianne, etc. Celui qui semble toutefois le mieux placé semble être le sénateur de l'Ohio Rob Portman (photo Charles Dharapak/AP/Keystone), 56 ans, élu à la Chambre haute en novembre 2010. Beaucoup le décrivent comme un politique ennuyeux. Il a pourtant une excellente connaissance des rouages de Washington et du Congrès, où il a siégé pendant 12 ans à la Chambre des représentants. Il fut aussi le directeur du budget de George W. Bush. A l'heure du Tea Party, ce point dans le CV de Rob Portman n'est peut-être pas le plus à son avantage. Les conservateurs n'ont toujours pas avalé la perte de contrôle du budget sous Bush fils. Aujourd'hui, il a gardé une relation étroite avec la famille Bush.
Autre atout de Rob Portman: il parle très bien l'espagnol pour avoir séjourné, durant ses études, près du Rio Grande au Texas. Il est capable de tenir un discours en espagnol, un élément importante quand on sait que le vote hispanique en novembre sera majeur. Par ailleurs, Rob Portman n'est pas une figure charismatique et est relativement peu connu au sein du Parti républicain. Ce pourrait être une tare, mais pour Mitt Romney, dont le charisme est relatif, c'est plutôt un atout. Un vice-président à la trop forte personnalité pourrait éclipser l'ex-gouverneur du Massachusetts.
Quant à Marco Rubio, longtemps présenté par la presse américaine comme le grand favori, il est resté très discret ces dernières semaines. De fait, le quartier général de la campagne de Mitt Romney ne lui a jamais demandé les documents généralement présentés par les colistiers potentiels. Pour éviter de heurter la communauté cubaine de Miami, très ancrée républicaine, Mitt Romney s'est senti obligé de déclarer que Marco Rubio était aussi parmi les "papables".