L'affaire Chen Guangcheng (photo Nicholas Kamm/AFP) semble sur le point de se résoudre. Le "dissident" chinois, qui s'est battu pour dénoncer la politique de l'enfant unique et des avortements forcés, devrait obtenir rapidement le visa et les documents nécessaires pour se rendre aux Etats-Unis avec sa famille. Une université américaine lui offre une bourse d'étude.
La dispute diplomatique semblait se conclure par un grand succès diplomatique américain, bien que risqué. Chen Guangcheng pouvait quitter l'ambassade américaine de Pékin avec les garanties chinoises qu'il ne serait pas inquiété. Puis le militant a changé d'avis. Il ne voulait plus rester en Chine et souhaitait se rendre aux Etats-Unis. On était au bord de la catastrophe diplomatique pour l'administration Obama. Puis vint la porte de sortie offerte par une université américaine.
Malgré cela, les milieux conservateurs américains n'ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur Barack Obama et Hillary Clinton qui n'ont pas mis les droits de l'homme au premier rang de leurs priorités et qui ont mal évalué l'attitude de Pékin. Sur son blog de Foreign Policy, l'ex-haut responsable de la stratégie au sein du Conseil national de sécurité de George W. Bush, William Inboden n'est sans doute pas sans a priori. Mais il met en évidence les erreurs commises par l'administration Obama:
1) Hillary Clinton aurait dû rencontrer immédiatement M. Chen en arrivant à Pékin, donnant ainsi au soutien américain une portée symbolique forte.
2) L'ambassade américaine à Pékin n'aurait jamais dû laisser M. Chen sans protection américaine à l'hôpital où on lui soignait un pied mal en point.
3) La plus grande erreur, avance William Inboden, c'est l'apparent silence de la Maison-Blanche qui aurait convaincu les Chinois du manque de détermination des Américains.
Il reste que si Chen Guangcheng pose le pied sur le sol américain, ce sera une grande victoire pour la Maison-Blanche.