Juin 2012: l’heure de vérité pour Obama

Supreme Court
Dans une campagne électorale américaine, on aura rarement vu une telle collision d'événements d'importance. En juin prochain, soit à un peu plus de quatre mois de la présidentielle de novembre, la Cour suprême des Etats-Unis (photo-dessin/Reuters présentant de gauche à droite les juges Anthony Kennedy, Ruth Bader Ginsburg, Sam Alito and Elena Kagan) va rendre deux décisions qui pourraient non seulement transformer le reste de la campagne électorale, mais également en partie déterminer qui sera le futur locataire de la Maison-Blanche.

Depuis quelques jours, la Cour suprême se penche sur la loi d'immigration de l'Etat d'Arizona qui autorise le quasi-délit de faciès. Plusieurs Etats ont adopté des lois similaires dont les Hispaniques sont les premières victimes. A en croire les premières auditions, la Haute Cour serait tentée de maintenir la loi d'Arizona telle quelle. Or c'est précisément l'administration de Barack Obama qui a attaqué la loi d'Arizona en justice. Elle en a fait de même avec d'autres Etats. La Maison-Blanche estime que ces lois sont discriminatoires. La démarche de l'administration américaine est compréhensible, mais elle met avec d'autant plus d'acuité en lumière le fait que le président démocrate n'a pas réussi à réformer la politique d'immigration au plan national, un objectif qu'il s'était pourtant fixé.

La Cour suprême donnera son verdict en juin. En juin également, elle dira si l'Affordable Care Act, la réforme de la santé d'Obama, est conforme à la Constitution en imposant au citoyen américain de contracter une assurance maladie. Là aussi, les signaux en provenance des neuf juges ne sont pas favorables au démocrate. Or si la Cour suprême donne tort à Barack Obama sur ces deux dossiers, ce sera un coup très dur porté à ses chances de réélection.

Certains voient pourtant un côté positif dans une décision négative. Passant pour la Cour suprême la plus conservatrice de l'histoire des Etats-Unis, la Haute Cour pourrait produire un effet de rejet en s'immisçant de façon trop manifeste dans le débat politique au profit des républicains, sachant que cinq juges sur neuf ont été nommés par des présidents républicains (2 par George Bush fils, un par George Bush père et deux par Ronald Reagan) et quatre par des présidents démocrates (2 par Bill Clinton et 2 par Barack Obama).

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