Romney et sa relation complexe avec la France

Durant les primaires républicaines, il n’y a sans doute pas eu de candidats plus durs envers l’Europe que Mitt Romney. L’ex-gouverneur du Massachusetts n’a jamais raté une occasion de fustiger le président Barack Obama qui tenterait de transformer les Etats-Unis en un Etat social européen. Un projet contre nature. Ces propos étaient d’autant plus acerbes qu’une publicité diffusée à la télévision par le "Super-Pac" du candidat conservateur Newt Gingrich ironisait sur le fait que le républicain "modéré" de Boston parlait le français.

Or qui pense Etat social européen pense notamment à la France. Mitt Romney connaît très bien l’Hexagone pour y avoir séjourné durant trente mois en plein printemps 1968 en qualité de jeune missionnaire mormon. Lundi, lors d’une conférence de presse tenue en Pennsylvanie, le Bostonien, quasiment sûr de décrocher l’investiture de son parti pour affronter Barack Obama cet automne, s’est un peu détendu. Il a évoqué ses souvenirs de vacances à Paris, "l’une des plus belles villes du monde". Il adore se promener non seulement sur les Champs-Elysées, mais aussi au jardin du Luxembourg et ailleurs en ville. Il aime y retourner de temps en temps avec son épouse Ann.

On peut tout à fait aimer la France et Paris sans pour autant souhaiter développer un système politique "à la française". Aux Etats-Unis cependant, au sein même du camp républicain désormais noyautée par le Tea Party qui a fait dériver le parti à droite, il n’est pas facile d’apporter ce genre de nuance. De plus, si le socialiste François Hollande devait être élu le 6 mai prochain à la présidence française, les souvenirs de vacances de Mitt Romney pourraient coûter cher à l’ex-gouverneur du Massachusetts qui a toujours peiné à convaincre l’électorat conservateur et ultra-conservateur américain.

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