Jeffrey Sachs patron de la Banque mondiale?

Il a été question de Hillary Clinton, de John Kerry, de l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice, de l'ex-conseiller économique Banque mondiale en chef de Barack Obama Larry Summers. Aujourd'hui, c'est Jeffrey Sachs qui semble faire campagne pour succéder à Robert Zoellick à la tête de la Banque mondiale (photo Gregg Newton/Reuters)

L'économiste, qui fut professeur à Harvard à l'âge de 28 ans, est pourtant critique de l'institution. Selon Jeffrey Sachs, la Banque mondiale est une "institution à la dérive" et n'apporte qu'une aide limitée (16 milliards de dollars) aux 5,5 milliards de personnes vivant dans des pays en voie de développement. A ses yeux, la Banque mondiale "dispose de grands professionnels, mais elle n'a pas de priorités claires."

Directeur de l'Earth Institute à l'Université Columbia à New York, Jeffrey Sachs mène sa campagne et avance, dans le "Washington Post", avoir déjà parlé à des dizaines de leaders mondiaux. Il a déjà, dit l'auteur de "The Price of Civilization", son dernier ouvrage, le soutien des premiers ministres du Kenya, de la Malaisie et de la Namibie ainsi que d'économistes de plusieurs pays en voie de développement.

Les chances de Jeffrey Sachs? Un ancien collaborateur de la Banque mondiale et professeur à la New York University, William Easterly, est très critique de Sachs: ses idées "sur l'Afrique sont parfois totalement fausses, parfois seulement sérieusement fausses". Le prétendant à la direction de la Banque mondiale, qui fut conseiller des secrétaires généraux de l'ONU Kofi Annan et Ban Ki-moon pour développer les Objectifs du millénaire, a une certaine idée de sa propre candidature: "Il y a eu 11 présidents de la Banque mondiale, et aucun jusqu'ici n'a été un expert du développement."

Jeffrey Sachs, lui, a administré une thérapie de choc au bloc de l'Est après l'éclatement de l'Union soviétique. Aux Etats-Unis, il fustige l'influence de l'argent en politique et a participé, en guise de soutien symbolique, à une marche organisée par le mouvement Occupy Wall Street. Quant à Barack Obama, à qui il incombe de choisir l'Américain à placer à la tête de l'institution de Bretton Woods, il a aussi eu droit aux critiques de Sachs pour ne pas avoir rompu suffisamment avec Wall Street. (lire interview dans "Le Temps")

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