Des tonnes d’or russe entrent encore en Suisse

La Suisse continue d’importer de l’or russe, fait valoir l’ONG Swissaid. Celle-ci demande au Conseil fédéral de suivre l’Union européenne qui interdit désormais toute importation du précieux métal jaune d’origine russe.

“La Suisse a importé 3089 kilos d’or russe en mai et 284 kilos en juin de cette année. Si les examens des douanes ont révélé que cet or n’a vraisemblablement pas été produit après le 7 mars 2022, le doute plane quant à l’origine de cet or”, écrit l’organisation de coopération au développement Swissaid dans un communiqué.

Importations directes et indirectes

Quelle est la part de ces 3,3 tonnes d’or “liée à des personnes sous sanctions”? Le doute plane. Et, par conséquent, impossible de savoir si la Suisse ne contribue pas, directement ou indirectement, à financer la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

C’est pourquoi l’ONG demande d’interdire les importations « directes et indirectes » d’or russe, comme le fait l’Union Européenne. En s’alignant sur cette formulation et en intensifiant les contrôles, la Suisse “doit s’assurer qu’aucun or russe ne parvienne sur son sol via des intermédiaires”.

Lien sur le communiqué de Swissaid

Le Conseil fédéral s’aligne sur l’UE

(Mise à jour du 3 août 2022)

Le 3 août, le Conseil fédéral a communiqué qu’il reprenait les sanctions décidées par l’Union européenne.

“Parmi toutes les mesures, le Conseil fédéral a décidé, le 3 août 2022, de mettre en œuvre celles dont la reprise est jugée urgente du point de vue temporel ou matériel. Il s’agit principalement de l’interdiction d’acheter, d’importer ou de transporter de l’or et des produits en or en provenance de Russie. Tout service lié à ces biens est également interdit.”, indique le communiqué.

Le Conseil fédéral précise qu’aucune des sanctions prises à l’encontre de la Russie ne vise les échanges de produits agricoles et alimentaires entre des pays tiers et la Russie

Emmanuelle Robert

Après des études de lettres et un parcours de journaliste, Emmanuelle Robert a travaillé dans la coopération au développement. Active dans la communication (le jour), elle écrit (la nuit) et est l'auteure de Malatraix (Slatkine, Genève, 2021). Elle est aussi coach professionnelle et amatrice de course à pied.

10 réponses à “Des tonnes d’or russe entrent encore en Suisse

  1. Si cela vous intéresse, j’ai donné un bout de pain à un enfant russe ce matin. Et je prévois même d’héberger sa famille quelques jours. J’en ai même pas honte.

    Faisons ce qui est nécessaire pour soutenir l’Ukraine contre cette guerre d’agression, à 100%, mais non au zèle. Laissons le CF prendre les décisions et appliquons-les ensuite avec humanité.

    1. Comparer des pommes avec des pommes. Ca nous étonnerait bcp que vous ayez donné du pain ce matin. Vous procédez juste par pseudo comparaison pour éviter que la Suisse boycotte la Russie. C’est lamentable comme processus narratif.

    1. Ne mélangez pas tout. En Suisse en tout cas, je n’ai pas constaté de “Russophobie indiscriminée”, au contraire beaucoup de Suisses aiment et admirent comme moi la culture russe (j’essaie même d’apprendre cette belle, mais difficile, langue), mais bien une profonde aversion dirigée contre Poutine en raison de sa sauvage agression d’une nation souveraine et des massacres et destructions que l’armée sous ses ordres y commet. Ce n’est que ce qui est lié à cette agression et susceptible de la supporter qui doit être sanctionné et boycotté.

        1. Bonjour Madame,

          Se réfugier orgueilleusement derrière la neutralité pour faire commerce avec les pires, au prétexte de leur solvabilité…..quel programme digne et courageux !

          Un tri sélectif tout ancré dans la cupidité !…. est-ce là ce que nous voulons pour ce petit pays ?

          Le bonsoir Madame…

  2. La Suisse est neutre ce qui veut dire clairement qu’elle ne se positionne pas sur ce conflit (ou d’autres conflits)… je ne comprends même pas pourquoi elle applique déjà certaines sanctions…
    Zelinsky veut vraiment pousser la Suisse à s’impliquer, même si cette dernière à tout à perdre… l’Ukraine first!

  3. La Suisse est neutre et n’a pas à prendre parti. Continuer le commerce de l’or avec la Russie est donc tout à fait normal. Il est dommage que votre indignation ne soit pas la même pour les enfants du Yemen qui se font massacrés Ah c’est vrai j’oubliais c’est pour la bonne cause on peut donc acheter le pétrole des saoudiens….. Deux poids, deux mesures. Ainsi va le monde (avec sa cohorte de “bienpensants).

    1. Donc, à l’époque de l’apartheid en Afrique du Sud, il eu fallut que le pays en question en agresse militairement un autre pour que magiquement notre “neutralité” nous oblige à ne prendre aucune sanction contre elle !?!
      Les banquiers et hommes d’affaires de l’époque n’ont pas eu besoin d’autant d’astuces que la famille Blocher aujourd’hui pour longtemps persuader nos autorités de ne pas prendre part aux sanctions…

  4. Je ne pense pas que ce sont des personnes physiques qui raffinent en Suisse, pour chercher à les sanctionner, mais l’Etat russe. Puisque les comptes de la banque centrale russe en Suisse et auprès des occidentaux ne sont pas gelés, mieux, alimentés par la vente des hydrocarbures russes dans l’UE, la Suisse n’a rien à se faire reprocher. S’il faut interdire impérativement une partie, c’est l’ONG râleuse qu’il convient d’interdire. L’occasion est bonne pour me demander pourquoi la Russie ne baisserait pas les volumes du gaz qu’elle livre à l’UE jusqu’au niveau minimal juste pour maintenir les infrastructures de transport en fonction.

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