Quitte à consommer, consommons solidaire. Pour la troisième année consécutive, la “Fair Week” ou semaine équitable bat son plein en Suisse romande. Portée par les acteurs du commerce équitable, comme les Magasins du Monde, différentes œuvres d’entraide et ONGs, cette initiative se déroule en réaction à la fièvre acheteuse importée des Etats-Unis sous le nom de “Black Friday”.
Nos habitudes de consommation peuvent-elles avoir un réel impact sur les conditions de travail des producteurs et productrices des pays du Sud, sur l’économie locale ainsi que sur l’environnement global? «La réponse est oui!», assurent les organisateurs de cette semaine équitable.
Diverses associations proposent ainsi, avec des commerces partenaires, d’arrondir le montant de ses achats pour des projets d’entraide, ici et ailleurs. En Suisse, les deniers récoltés permettent de financer des projets de Caritas.
Au Pérou, l’association des Magasins du monde soutient un projet pour habiller chaudement les enfants des tricoteuses des Andes. Ceux-ci parcourent des kilomètres pour aller à l’école dans des conditions de froid extrême.
Ce projet a été initié par claro sa, fournisseur des Magasins du monde, en partenariat avec Raymisa (Pérou). Il prévoit, en plus des pullovers en alpaga, la fourniture de matériel scolaire et la construction de jardins scolaires, indique l’association..
Pour les gourmandes et les gourmands, rappelons aussi la traditionnelle vente de chocolat équitable du Centre social protestant (CSP) au profit des personnes démunies.
Bonjour Madame,
Sur le principe, les projets que vous exposez sont certainement valables et d’intérêt.
Mais “Quitte à consommer, consommons solidaire” n’est-il pas le cache-misères du maintien, par des moyens qui se veulent vertueux, d’une fièvre acheteuse?
Fièvre dont l’on peut se demander parfois si elle est maintenant compatible avec les enjeux auxquels nous faisons face.
Que pensez-vous de ce risque sous-jacent ?
Croyez-vous qu’il existe ?
Vous remerciant pour ce blog ,
Bonjour Monsieur,
Vous faites bien de poser la question! Il y a, probablement, plusieurs réponses. Je suis tentée de vous répondre que, que ce projet a le mérite de sensibiliser à sa manière le public aux enjeux de la surconsommation et de poser les enjeux de la solidarité. Mais il y a, par ailleurs, encore beaucoup de travail à faire sur les ravages de la “fièvre acheteuse” que vous mentionnez!
Bonjour Madame,
Je vous remercie pour cette réponse.
Effectivement, il faut commencer par un angle ou par un autre.
La surconsommation, probablement manière de compenser nos propres défaillances, frustrations, manques de reconnaissance et souffrances dissimulées, semble devenir exutoire, mode de vie et parfois seule perspective pour certaines et certains. J’espère que cela n’est pas irréversible, et que trouver des options “vertueuses” pour consommer ne sera pas qu’une autre manière de légitimer la consommation dans ses outrances mais bien un outil pour susciter la réflexion.
“poser les enjeux de la solidarité”
Je vous rejoins pleinement sur ce point. Une pédagogie, déguisée ou explicite, peut là-aussi susciter la pensée critique.
Vous remerciant et vous souhaitant un beau week-end,