Outcast : la série d’horreur qui va vous hanter

Le créateur de “The Walking Dead” revient avec une série d’horreur, dont le pilote a été dévoilé le 3 juin. Âmes sensibles s’abstenir.

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Si vous avez aimé : L’Exorciste

Outcast : bande-annonce

L’histoire : dans une petite ville de Virginie-Occidentale, un enfant semble possédé par le démon. Un prêtre exorciste et un jeune homme torturé vont tenter de lui venir en aide.

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« There’s a house like this one in every town, in every country of this whole wide world. »

Nouvelle série du créateur de The Walking Dead
Six ans après les débuts de “The Walking Dead”, Robert Kirkman fait son retour sur petit écran avec l’adaptation de sa nouvelle bande dessinée, dont il pilote désormais la production. Fort du succès planétaire de la série d’AMC, le scénariste a bénéficié d’une liberté artistique totale sur ce projet et le résultat est saisissant. Diffusée depuis le 3 juin aux Etats-Unis sur Cinemax et le 4 juin en France sur OCS, “Outcast” est la série que les amateurs d’épouvante n’attendaient plus.

L’équation de l’horreur
La série s’ouvre sur une séquence choc qui donne le ton et triera inévitablement le public. Âmes sensibles, passez votre chemin. Amateurs de films gores, vous avez demandé de l’horreur ? En voilà.

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Vous aviez demandé de l’horreur ? © Cinemax

Dans “Outcast”, tous les éléments d’un bon film d’exorcisme sont réunis. Il y a d’abord la ville où se situe l’action : Rome, une petite communauté paisible de Virginie-Occidentale, rythmée par les offices dominicaux. Et puis, il y a bien sûr le prêtre exorciste : abimé par la vie, le révérend Anderson (Philip Glenister) parcourt les routes pour combattre le démon, entre deux gorgées de scotch. Il est rejoint par Kyle Barnes (Patrick Fugit), jeune homme torturé qui vit reclus dans la maison de son enfance et que l’on devine hanté par un sombre passé. Autour d’eux, l’Amérique profonde dévoile tout son potentiel cauchemardesque.

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Derrière une porte, l’enfer
Grâce à une mise en scène maîtrisée, Robert Kirkman réussit là où ses prédécesseurs avaient échoué. “Outcast” est une vraie série d’horreur qui assume ses fondamentaux et les exploite sans retenue. Mais la série dépeint surtout avec brio une réalité qui fait froid dans le dos : l’horreur se manifeste toujours à l’abri des regards, derrière la porte d’une maison tranquille, dans une famille en apparence paisible. Impossible de ne pas faire le lien avec la violence intrafamiliale qui touche des millions de foyers et dont les enfants sont les victimes les plus fragiles.

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En filigrane, la peur du Mal
Plus encore que ses scènes gores et la terrible réalité sur la violence qu’elle met en lumière, ce qui rend la série si effrayante, c’est la peur infantile irrationnelle des forces du Mal qu’elle trahit en chacun de nous. « Personne ne croit réellement en une apocalypse zombie, mais beaucoup de gens considèrent la possession démoniaque comme très crédible », affirme le showrunner, Chris Black. Qu’on y croie ou non, le Mal existe, il est partout, assène le révérend.

« These things are everywhere. They’re all around us. You might not believe it, but that doesn’t make it less true. »

Hantés par leur passé
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L’atout indéniable d’“Outcast” et qui devrait garantir son succès réside dans sa capacité à faire cohabiter les fondements d’un film d’horreur et les éléments d’une bonne série dramatique. Marqués par un évènement traumatique commun, les deux héros mènent une quête intérieure dense, que l’on imagine aisément se dérouler sur plusieurs saisons.

Durant le pilote, des flashbacks horrifiants commencent à éclairer les zones d’ombre entourant le passé de Kyle, maltraité durant son enfance et qui semble poursuivi par le Mal. Décidé à affronter ses démons, ce que le jeune homme va découvrir dépasse l’imagination.

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« So long have we tried to find you, Outcast. Too long have you hidden your light from us. »

L’opium du peuple
Au-delà de ses qualités scénaristiques et de mise en scène, “Outcast” captive par ce que la série dit d’une société qui se replie sur ses croyances pour ne pas avoir à affronter la réalité. Les habitants de la petite ville de Rome sont persuadés qu’en suivant l’office chaque dimanche, ils pourront maintenir le Mal à distance.

« With the power of God on our side, we’ve got nothing to fear. »

De l’autre côté du miroir, les deux héros d’“Outcast” (banni) ont vu la vérité en face et cela les place irrémédiablement en marge de la communauté. De façon plutôt inédite pour une série d’exorcisme, “Outcast” établit que le salut ne peut pas venir de la religion, même lorsqu’il s’agit de combattre le démon. Si le Mal prend possession des hommes, il n’est jamais extérieur à eux. Le salut est à chercher en soi.

 

Outcast © Cinemax 13L’Exorciste, la série
2016 est décidément un bon cru pour les amateurs d’épouvante. La chaîne Fox prépare une série directement adaptée du film de William Friedkin. Diffusion de “The Exorcist”, dont voici la bande-annonce, en automne.

 

Dans l’intervalle, reste aux amateurs d’histoire de l’Antiquité à vérifier durant cette première saison d’“Outcast” si le choix du nom de la ville de Rome, historiquement menacée par Hannibal, est aussi peu fortuit qu’il y paraît.

Emilie Jendly

Emilie Jendly est spécialiste en communication et journaliste RP, de nationalité suisse et française. Passionnée de séries télévisées, elle présente ici les nouveautés à ne pas manquer. Spoil prohibé.