Une bonne étoile dans le ciel tanzanien

2016-05-04 07.09.13

Mambo!

Bonjour de ce pays où la Grande Ours se présente à l’envers…

Trinquons!

Vos passionnés parasitaires sont à la fête ce soir. Sobre fête, puisque le travail nous attend et qu’il n’est pas des moindre. Une simple bière en terrasse avec laquelle nous trinquons à notre bonne étoile.

Un voyage qui se fait désirer

Je m’explique. Ce voyage était prévu pour septembre 2015. Or, pour effectuer une recherche de terrain, il nous fallait l’accord du comité éthique suisse et celui du comité tanzanien. Une procédure normale pour vérifier si nos démarches sont respectueuses des droits humains. N’ayant pas obtenu le premier, il eût été vain de partir en cette fin d’année. Nous avons donc repoussé notre voyage pour novembre… puis mars. Cela impliquait à chaque fois se réorganiser, avertir nos employeurs respectifs, se préparer à un grand départ, faire nos adieux et rebelote voir notre voyage annulé. Puis mars ne s’annonça toujours pas prometteur. Nous avions obtenu le permis suisse, mais il nous manquait celui de Tanzanie… Nous n’y croyions presque plus et à vrai dire nous étions un brin découragé, mais nous décidâmes de partir fin avril avec l’espoir d’obtenir le droit de pratiquer en mai… Il faut dire aussi que nos études doivent se terminer un jour.

Voici donc vos parasitaires en Tanzanie, fébrils, motivés comme jamais et plongés dans le doute le plus complet… Allons-nous pouvoir démarrer nos expériences ?

La délivrance

Vous devinez donc à quoi nous trinquons ce soir… Notre permis nous a été délivré grâce aux fabuleux efforts de Mgeni, acharné doctorant tanzanien, Sarah Moore qui mène ce centre avec un professionnalisme qui inspire le plus grand respect, ainsi que toute l’équipe qui nous accueille ici, au Ifakara Health Institute.

La palabre

Aujourd’hui s’enchaînent alors les heures de palabres. Nous sommes ici pour partager, échanger, se nourrir chacun du savoir de l’autre et tous grandir ensemble dans cet élan de lutte contre la malaria. Notre projet qui s’est construit en de nombreux mois doit être expliqué point par point et nous le réajustons à mesure en fonction de la réalité de terrain. Ha, votre balance est cassée… Nous devons pourtant nourrir nos larves avec une quantité de nourriture mesurée au décigramme près (0,6g). Je m’en réfère à mon article précédent; ceux qui nous suivent connaissent dorénavant ce que cela signifie.

La mesure

Certes, je ne doute pas que nous aurons encore bien des anecdotes à vous raconter et bien des difficultés à dépasser. Mais ce soir place aux étoiles dans les yeux et à l’immense gratitude que nous portons à cette équipe de chercheurs tanzaniens.

Sans tomber dans l’angélisme, je crois pouvoir vous raconter que les personnes rencontrées ici réalisent un travail formidable, engagé et humaniste.

Nous sommes bel et bien en Tanzanie et notre projet va pouvoir se réaliser.

Asante nyota yetu !

Bien à vous, vos parasitaires bahati* !

 

*bahati: bonne étoile/chanceux en swahili

 

Elise Rapp

Elise Rapp est infirmière spécialisée en médecine Tropicale (IMT Anvers). Elle a repris le chemin des études pour faire de la recherche sur les maladies tropicales. Elle est actuellement basée en Tanzanie où, dans le cadre d’un master de biologie elle mène un projet de terrain sur la malaria.