Editions Okama : des livres merveilleux pour Noël
Il est procureur. Elle est médecin urgentiste. Tous deux travaillent et ont des ancrages dans le canton de Neuchâtel. Tous deux écrivent tant et si bien qu’ils sont devenus les figures de proue des éditions Okama. Je me réfère à l’incontournable Nicolas Feuz, que l’on rencontre immanquablement sur l’étal de toutes le librairies – et d’autres lieux qui vendent des livres – et à Catherine Rolland qui a publié plusieurs romans ces dernières années dont Le cas singulier de Benjamin T., en 2019, sélectionné pour plusieurs prix littéraires internationaux. Dans cette aventure okamaïenne, ils sont accompagnés d’autres plumes non moins connues, comme celle de la genevoise Olivia Gerig, de la journaliste et auteure Zelda Chauvet ou de la belge Juliette Nothomb. Bientôt, les jeunes de 16-20 ans qui gagneront le concours de littérature que Laurence Malè et les éditions Okama ont mis en place – vous trouvez les informations et conditions ici – les rejoindront.
Mais en cette période de l’Avent, où le jour se couche tôt, l’idéal c’est de se préparer un thé, un chocolat ou un vin bien chauds, d’allumer quelques bougies, d’ouvrir un livre et se laisser glisser dans les mondes insolites que nous proposent les éditions Okama.
L’étrange Nöel de Sir Thomas
Le moins que l’on puisse dire c’est que nous sommes dans la saison idoine pour nous laisser entraîner par un mystérieux monsieur chapeauté. Dans ce premier livre des éditions Okama, six auteurs issus d’univers littéraires différents et réunis par Laurence Malè, donnent vie à Sir Thomas, personnage fictif et fil conducteur d’une demie douzaine de novellas. Est-il croque-mort, exorciste ou esprit incarné ? Découvrez cet homme énigmatique, laissez-vous emporter dans des contrées où le réel flirte avec le fantastique, en Colombie britannique, en Angleterre, en Suisse, aux États-Unis ou encore dans un parc d’attraction. Ces histoires réservent bien des surprises où le mystérieux anglais coiffé d’un chapeau melon se révèle tour à tour drôle, effrayant, sérieux ou attachant. Laissez souffler le vent d’hiver, préparez-vous un bon thé aux épices, vous êtes conviés aux festivités de l’étrange Noël de Sir Thomas ! Et à glisser ce livre sous le sapin.
Auteurs de ces novellas : Nicolas Feuz, Olivia Gerig, Marie Javet, Christelle Magarotto, Olivier May, Catherine Rolland.
La Dormeuse
Une écrivaine aveugle engage une auxiliaire de vie pour écrire son dernier roman. Une jeune fille, revenue d’entre les morts, retourne à Pompéi pour chercher les clefs de son passé. Un savant et son neveu, un riche commerçant amoureux d’un esclave, une petite fille enjouée et son inséparable chiot mènent une existence paisible et routinière en baie de Naples, au pied d’une montagne nommée Vesuvio. Trois époques différentes et destins qui s’entremêlent dans une aventure sans précédent. Question : parviendront-ils à empêcher une tragédie qui a déjà eu lieu ? Catherine Rolland, est l’une des écrivaines favorites de ma libraire qui n’a pas manqué de me conseiller ce récit.
Bande annonce de La Dormeuse
Léa
Au cours d’une tempête, la jeune Léa Jourdan et son équipage font naufrage au large des côtes de Bretagne. Elle est propulsée dans un monde parallèle, peuplé d’êtres extraordinaires qui la prennent pour l’Élue, celle qui délivrera enfin leurs terres du joug de Wargok le Cruel.
Dans cette aventure, elle va rencontrer trois compagnons. Seth, un patrouilleur, Azzam, un maître de l’air, et enfin Staëgus, une créature inquiétante avec laquelle elle découvre son don de télépathie. Ensemble, ils vont devoir affronter de nombreuses épreuves avant d’atteindre la forteresse de Wargok.
Rempli de suspense, d’amour et de magie, ce roman s’adresse aux adolescents comme aux adultes !
Imaginé et écrit durant le confinement, les bénéfices réalisés sur cette édition papier seront reversés à La Croix Rouge vaudoise.
Textes : Catherine Rolland, Marie-Christine Horn, Florence Herrlemann, Gilles Marchand, Carmen Arévalo, Juliette Nothomb, Mélanie Chappuis, Zelda Chauvet, Marilyn Stellini, Leïla Bashaïn, Johann Guillaud-Bachet, Laurent Feuz, Nicolas Feuz & Cali Keys
Nuits blanches en Oklahoma
Une maison perdue en Oklahoma, l’approche inquiétante d’Halloween, un évènement survenant chaque matin à 3h11, et cinq auteurs qui s’emparent de l’histoire. Des adolescents en mal de sensations ou un agent immobilier très décidé, une gentille famille, une écrivaine en quête d’inspiration ou un jeune garçon sur la route des vacances… Tiendront-ils jusqu’au matin ?
Textes : Nicolas Feuz, David Ruiz Martin, Sandra Morier, Catherine Rolland & Lolvé Tillmanns
Bande annonce de Nuits blanches en Oklahoma
Photographies en noir et blanc de Nicolas Feuz et Catherine Rolland : crédit Steve Gaillard
Fondatrice d’une petite maison d’édition de littérature fantastique et fantasy qui compte les plumes actuelles les plus appréciées de Suisse romande, de l’Hexagone ou de Belgique – Nicolas Feuz,
Dans la même lancée, Laurence Malè a également publié un jeu de cartes L’Oracle des Trois Cercles – 

Marie-Christine Horn est connue pour ses polars noirs. Après le succès de son roman
Sur la route, de Marilyn Stellini, est une romance feel-good qui se conjugue comme une série semi-feuilletonnante. Pour l’instant deux tranches sont parues : Si je tombe et Mon âme mise à nu. La suite est en cours d’écriture. Marilyn Stellini, qui est une fan de football – pour la même maison d’édition et toujours dans le style feel-good, elle a écrit 




Cet ouvrage est l’aboutissement d’une initiative du quotidien indépendant Le Courrier. Ce journal genevois avait demandé à des écrivaines un texte littéraire: « Une parole de femme, pas forcément militante (car la littérature ne supporte pas que l’on l’enrégimente) mais portant « sur le sujet des discriminations liées au sexe » ». J’avoue qu’il m’a fallu du temps avant de me décider à ouvrir ce recueil que j’ai avalé d’une traite. Pas pour des questions idéologiques. Plutôt parce que je suis soupçonneuse. Je ne crois pas toujours ce que l’on me dit lorsqu’on tente de me vendre quelque chose. Je craignais d’avoir à lire une sorte d’essai militant, or je ne suis pas toujours d’humeur à lire un essai, encore moins un essai politique. Mais ce livre collectif s’astreint à ce qu’il annonce : des textes d’une grande force littéraire et poétique qui racontent des vies de femme sans tomber dans le militantisme ou l’esprit revanchard. Un livre dont je conseille particulièrement la lecture aux hommes qui souvent, malgré eux, ignorent les problèmes spécifiques que les femmes devons affronter. Quant à moi, comme le rôle que je me suis assigné dans ce blog n’est pas de jouer les critiques littéraires mais de présenter des livres et des auteurs qui me touchent, et que la distanciation commence aussi à me peser, je ne prendrai, en l’occurrence, aucune distance. J’avoue m’être reconnue dans plusieurs textes qui m’ont bouleversée.
Certaines personnes s’imaginent que les injustices ressenties par les femmes sont l’affaire de deux ou trois illuminées ou de quelques « harpies hystériques » comme disent beaucoup d’hommes croisés sur ma route. En réalité, les injustices faites aux femmes sont très fortement perçues par les fillettes qui ne comprennent pas le pourquoi de ces discriminations et qui se contentent mal « d’un parce que c’est comme ça ». Et ce, depuis toujours. J’ai entendu ma grand-mère dire qu’elle aurait aimé travailler comme un homme plutôt que d’être femme au foyer. Je me souviens de ma mère, me racontant sa contrariété ainsi que l’injustice qu’elle ressentait, lorsqu’elle avait une vingtaine d’années dans le Madrid franquiste de la fin années 1950, pas vraiment un endroit ou fourmillaient les idées féministes, quand ses frères cadets sortaient sans rendre de comptes à quiconque. Par contre, sa sœur et elle, largement ainées, avaient des horaires strictes et devaient fournir la liste des lieux et des personnes fréquentées. Mais à l’usure, elle a fini par plier – oh, de loin pas toujours, heureusement – et je me rappelle de mon incompréhension, quand je la voyais courir tous les midis pour préparer le dîner, après une matinée de travail et avant de repartir à la fabrique, pendant que mon père lisait le journal tranquillement installé dans son fauteuil. Mon sentiment d’injustice. Ma révolte d’être une fille plutôt qu’un garçon. De tous temps, les femmes, et surtout les petites filles que nous avons été, avons eu une conscience aiguë des dizaines d’injustices que l’on nous impose d’un « parce que c’est comme ça, parce que t’es une fille ». Beaucoup d’entre nous finissons par les intégrer. D’autres pas, et ce livre raconte des histoires dans lesquelles chaque femme peut se reconnaître à un moment ou l’autre. J’en conseille la lecture aux hommes pour qu’ils puissent mieux appréhender et comprendre l’univers de leurs mères, sœurs, compagnes ou filles, même si nous sommes toutes différentes et si nos expériences de vie sont diverses. Cependant, parmi ces textes, il y en a probablement un ou deux qui peuvent correspondre au vécu ou aux pensées de l’une de leurs proches.
Quant aux femmes disons que… le livre porte bien son titre. Chacune – ou presque – pourra se reconnaître dans l’une des histoires évoquées, chacune pourra se sentir la sœur d’une ou de plusieurs autrices.





