Tempêtes d’hiver et dangers de la chaleur

Tempêtes d’hiver dans l’hémisphère Nord

Il y a deux semaines j’ai décrit des tempêtes étonnantes en Pologne et en Turquie (blog).

La semaine passée, des intempéries exceptionnelles ont touché New York. En Europe, la tempête appelée Malik ou par endroits Nadia, a traversé la Pologne, l’Allemagne, le Danemark, et l’Ecosse.  Elle a endommagé des bâtiments, les côtes ont été inondées, et quelques personnes sont décédés, frappés par des objets ou des arbres emportés par le vent (lien).

En Ecosse, les vents ont été particulièrement forts, dépassant 200 km/h dans le Nord. Les tempêtes Malik et Corrie, qui surviennent peu après Arwen en automne, ont rasé des forêts entières.  Les  ouragans, auparavant exceptionnels, se succèdent maintenant.

‘Unrecognisable’: Entire forest flattened by Storms Malik and Corrie

Etats-Unis un cyclone bombe, a ravagé la côte Est il y a une semaine. Les chutes de neige très abondantes, proches des records enregistrés, ont bloqué les aéroports et les routes.  Le vent a atteint 80 mph, env 130 km/h (lien). La tempête a privé d’électricité plus de cent mille personnes et brisé des centaines, si ce n’est des milliers d’arbres. Les intempéries exceptionnelles surviennent de plus en plus souvent.

 

 

Cyclone Batsiraï fonce de Madagascar vers le Mozambique

Dans l’hémisphère Sud, Madagascar est frappé par le deuxième cyclone en une semaine. Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, il pourrait être très dangereux. Les vents forts avec des rafales jusqu’à 235 km ont provoqué des destructions, des arbres arrachés, des bâtiments touchés. La ville de  Mananjary ,a été la plus touchée. 27000 personnes avaient été évacuées, et une population importante se retrouve sans eau potable,  dans une situation précaire. Le 6 février, il peut toujours à Madagascar (images).

Vagues de chaleur insupportables

La semaine passée, je décrivais la vague de chaleur en Argentine qui avait des conséquences importantes sur la production du soja mondiale (blog). Je répète encore une fois que toute la Planète sera bientôt confrontée à d’intenses vagues de chaleur. Une étude chapeautée par Sonia Seneviratne de l’ETHZ montrait que dès 2030, dans huit ans, la plupart des pays du monde connaîtront des vagues de chaleur record tous les deux ans (lien).  Les canicules exceptionnelles telles que celle de 2003 à Paris, et celles de l’été 2021, se produiront bientôt tous les deux ans, et des extrêmes plus hauts seront atteints.

Ces vagues de chaleur auront des conséquences importantes sur l’agriculture mais pourraient  aussi toucher directement les populations.

Selon les climatologues,  ces pics de température, à dix ou vingt degrés au dessus des normales saisonnières, sont aujourd’hui possibles partout dans le monde. Ces prochaines années, des anomalies aussi fortes pourraient aussi toucher les régions chaudes, des villes telles que Delhi, qui seraient alors décimées par la chaleur.  Un autre climatologue à la COP26 déclarait aussi que l’urgence, principale, aujourd’hui, est de prévenir les vagues de chaleur en Afrique.  C’est un risque énorme,  un couperet suspendu au dessus des populations les plus pauvres de la Planète, pour lequel il faudrait prévoir des solutions immédiatement, par exemple des abris (lien).

 

Les cyclones du Mozambique sont un avertissement

Des ouragans plus dangereux?

Ce printemps, le Mozambique a été frappé par deux forts cyclones tropicaux, Idai et Kenneth. Il sont causé des graves inondations et dommages dans le pays, et près d’un millier de morts.  La formation si rapprochée de deux cyclones est un événement sans précédent pour le Mozambique. Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, l’OMM, ces deux tempêtes nous annoncent l’augmentation du nombre de cyclones tropicaux, d’inondations côtières et de pluies intenses à fort impact liés au changement climatique.

Les ouragans se forment lorsque la température de l’eau des océans dépasse 26°C. Les experts ont prévu qu’ils pourraient apparaître plus facilement à cause du réchauffement climatique. Récemment, ils ont pu démontrer que le nombre de tempêtes les plus fortes et les plus destructrices a déjà triplé au 21ème siècle.

L’humidité atmosphérique favorise aussi la formation de grands ouragans. Au cours de ces dernières années, certaines tempêtes se sont formé et ont enflé très vite, parfois en un jour, formant par exemple des ‘bomb cyclones’. L’un de ceux-ci s’est aventuré loin à l’intérieur des terres des Etats-Unis et a provoqué des fortes précipitations et des inondations ce printemps.

Enfin, l’augmentation du niveau de la mer provoquera des inondations des côtes croissantes lors des tempêtes.

 

Le cyclone Idai au Mozambique

Le cyclone Idaï a causé des centaines de morts, et a endommagé des bâtiments, des infrastructures et des zones agricoles.  Il a touché quinze mille maisons. Huit hôpitaux et 938 salles de classe ont été détruits. Les inondations ont emporté des ponts et des routes, puis ont fait sauter les barrages protecteurs.  Les dommages aux centrales hydroélectriques ont privé le Mozambique des trois-quarts de son approvisionnement énergétique. Le cyclone a provoqué un glissement de terrain à Madagascar, puis une onde de tempête de 4,4 m de hauteur a déferlé sur la côte.  Le vents a arraché les toits de habitations sur lesquels les habitants se réfugient en cas d’inondation. Ensuite, les rivières gonflées de pluie ont débordé. Peu de temps après, le Mozambique était frappé par un cyclone plus fort encore, Kenneth.

«La puissance du cyclone, la hauteur de l’onde de tempête et l’ampleur des inondations ont anéanti les efforts déployés pendant des années par les autorités de Sofala pour améliorer la résistance des populations aux inondations» a expliqué M. Lúcio, par ailleurs ancien chef du Service météorologique du Mozambique. «Il s’agit d’un avertissement salutaire sur l’ampleur des défis que constitueront l’urbanisation ainsi que les phénomènes extrêmes et l’élévation du niveau de la mer induits par le changement climatique. Il faudra accorder une place beaucoup plus grande à l’aménagement du territoire et à la planification dans les zones urbaines et les plaines inondables».

Nul n’est à l’abri et il faudrait entreprendre d’immenses travaux pour tout protéger des tempêtes: les habitations, les hôpitaux, l’approvisionnement électriques, les transports.  L’économie doit être essentiellement dirigée vers la sécurité et la survie, et nous devons tout faire pour limiter le réchauffement climatique. Nous devrions investir l’essentiel de nos forces dans la sécurité du bâti, la production alimentaire menacée, et la capture du carbone par la plantation massive d’arbres et la restauration des sols, qui éviteront des catastrophes beaucoup plus graves.

https://public.wmo.int/fr/medias/communiqu%C3%A9s-de-presse/pour-l%E2%80%99omm-les-cyclones-du-mozambique-sont-des-avertissements