Avec la législation actuelle, il ne fera pas bon vivre dans la nature de demain!

Le climat futur risque bien de ne plus offrir des conditions de vie acceptables à de nombreuses espèces que l’on catégorise aujourd’hui comme étant indigènes. La loi fédérale n’offre cependant aucune autre alternative aux cantons que la conservation de la nature existante!  Face à la volonté légitime des collectivités publiques d’offrir à la population des espaces fonctionnels peuplés d’espèces animales et végétales susceptibles d’y prospérer,  il est urgent de donner plus de compétences aux cantons.

A voir le nombre de publications qui sortent sur le sujet (1), la vision, au fort relent de créationnisme, d’une nature parfaite et figée dans le temps,  qu’il faudrait protéger telle quelle, a du plomb dans l’aile, et c’est tant mieux !

Celui qui voudra bien y jeter un coup d’œil apprendra en particulier que les espèces exotiques s’intègrent finalement assez bien à la diversité locale, et que la construction de nature hybride, capable à la fois de satisfaire une multitude de besoins humains tout en hébergeant une faune et une flore diversifiée, est parfaitement possible, voir souhaitable.

Une approche aussi dynamique, en rupture avec les pratiques actuelles qui recherchent avant tout à recréer la nature du passé, sans y arriver la plupart du temps, se construit bien évidemment sur un modèle différent. C’est un mode de gestion qui demande que l’on apprenne en faisant, que l’on agisse sur la base de connaissances scientifiques, mais aussi de savoirs empiriques, d’expériences accumulées ou de requêtes de citoyens. Mais surtout, la gestion même des systèmes écologiques évolue en fonction de la trajectoire que ces derniers suivent, et des connaissances que l’on en a. C’est donc l’antithèse de la gestion conservatrice et normative telle que nous la pratiquons aujourd’hui.

Pour y arriver, il faudra une législation flexible et réactive, ouverte aux potentialités locales, qui ne s’appuie pas seulement sur des normes et des dogmes gravés dans le marbre.

Le bouleversement climatique qui s’annonce pourrait être une occasion unique de lancer un grand débat sur la nature dans laquelle nous voulons vivre ces prochaines décennies.

Malheureusement, la législation actuelle, qui donne trop peu de compétences aux cantons, est beaucoup trop restrictive pour qu’un tel mouvement de fond puisse déboucher sur des réalisations concrètes.

Pour être de véritables acteurs du changement, et non d’inertes marionnettes, il va falloir la changer, et vite !

 

Christophe Ebener

(1)Pour en savoir plus :

Christophe Ebener

Né à Genève en 1975. Licence de biologie à l’Uni de Genève, ensuite master à l’EPFL . Siège à la Commission de la Pêche du canton de Genève. Président de la Fédération des Sociétés de Pêche Genevoises. Membre des Verts depuis 2003. Réveillé la nuit par l’argumentation et la controverse. Pêche les truites dans les eaux claires et limpides.

Une réponse à “Avec la législation actuelle, il ne fera pas bon vivre dans la nature de demain!

  1. C’est marrant, outre votre sens de la communication dramatique (titre/photo), on va finir par en arriver par dire que le climat/nature doit être géré par les communes.
    Votre point de vue serait pour la région “Rhône”, incluant Vaud et la France, bon celà m’intérpellerait, mais le canton de Genève????

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