Diversité : le mot est dans l’air du temps. Il émaille les discours tandis que certains employeurs en font un argument de recrutement.
Que ce soit dans les entreprises, dans les moyens de transports empruntés à l’heure de pointe, la vie active reflète la réalité de la diversité de notre société : genres, croyances, cultures, préférences, voire tatouages (des avant-bras ou des sourcils).
Une catégorie de cette diversité est en voie de raréfaction dans le monde du travail. Je vous donne trois indices :
- elle représente un pourcentage considérable de la population active
- sa part augmente de jour en jour
- elle nous concerne tous, tôt ou tard!
La bonne réponse est … les plus de 45 ans, également appelés « seniors ». Dans cet océan de diversité, où sont-ils? Combien y en a-t-il autour de vous?
Allons faire un tour en ville. Entrons au hasard dans un grand magasin. Au premier coup d’œil, les vendeurs de plus de 45 ans ne sont pas légion et encore moins au rez-de-chaussée. Où donc passent les vendeuses en cosmétique une fois qu’elles ont des rides? Juste au moment où elles seraient encore plus crédibles en matière de produits anti-âge, où l’on pourrait enfin apprécier (en vrai) les bienfaits de leurs produits, voilà qu’on ne les voit plus, nous obligeant à nous contenter d’acheter des promesses…
Certes, l’apparence compte dans ce secteur où une ride ternit le rêve. Entrons donc chez les marchands de téléphonie. La première impression suggère que la diversité d’âge s’arrête au seuil des 35 ans. Au-delà, les conseillers de vente sont-ils promus dans les bureaux, tous à la direction, dans les « call centers »… loin du public?
Je peux me tromper mais, comme pour les appareils électriques, y a-t-il une obsolescence programmée des collaborateurs ? Quid de la diversité générationnelle pour représenter la société telle qu’elle est, et non telle que le marketing voudrait qu’elle soit ?
Placer un vendeur dans la devanture, ou l’en éloigner, n’est-ce pas (qu’il soit junior ou senior) le confondre avec la décoration ? N’est-ce pas son savoir-faire, sa connaissance des produits, sa qualité de conseil qui comptent, aux yeux du client, et non son âge? A moins, bien sûr, qu’il y ait un lien établi démontrant que la diversité d’âge nuit gravement au chiffre d’affaires.
En cherchant bien, j’ai trouvé de la diversité générationnelle dans l’administration publique, chez Swiss et dans les CFF, aux caisses de supermarchés, dans les professions libérales, chez les indépendants et les entrepreneurs… Et bien sûr, à la tête des gouvernements.
Crédit photo: Pixabay/Creative Commons/Geralt
Et cela n’aide pas que les cotisations 2ème pilier soient plus élevées pour les seniors. Ce qui la chose la plus stupide qui soit. Bon nombre de personnes de 55 ans et plus finissent au chômage, en pré-retraite etc.
Merci de votre réaction! C’est regrettable de ne considérer que les coûts sans regarder la valeur ajoutée à tout âge. Ce d’autant plus que juniors ou seniors n’ont pas la maîtrise de leurs charges sociales.
Belle femme, hommages Madame,
Ce qui n’enlève rien à la qualité de vos propos, moi-même ayant été liquidé comme un sac à 50 ans d’une organisation internationale
🙂
Je vous remercie de votre lecture et d’avoir pris le temps de réagir. Un des intérêts de la diversité générationnelle n’est-il pas la rencontre, afin de ne pas être définis par l’âge mais par ce que l’on est? J’espère que vous avez « rebondi ».
pas encore et j’en ai 64 (comme le temps passe) mais le *rebond” prend souvent et parfois des formes inattendues, pour un esprit libre!
Vous avez tout a fait raison. J’ai travaillé dans le multimédia avant de me faire licencier à 40 ans. Quelques années plus tard, j’ai fait la connaissance d’un ancien haut responsable de cette entreprise qui m’a dit: Je vais te dire pourquoi tu ‘es fait licencier. La direction ne veut pas de vendeur à partir de 40 ans. Dans ce domaine. il veulent des jeunes. ça fait dynamique et c’est généralement les jeunes qui sont au fait des dernières technologies. Après, peut être qu’il ne connaît rien, mais ça fait rien. On est dans une société de l’image, ce n’est plus la compétence qui s’impose mais l’apparence.
Merci de m’avoir lue et d’avoir partagé votre témoignage qui rejoint étrangement l’expérience d’autres lecteurs (voir commentaires). J’espère que vous avez rebondi: quel secteur pratiquant vraiment la diversité intergénérationnelle avez-vous trouvé?
Dans un premier temps, j’avais retrouvé un emploi à la poste. D’abord à 40%, puis avec un contrat à durée déterminée. Malgré le fait d’être très performant (en général les employés faisaient 2 postes différents alors que moi j’arrivais à en faire dix), une fois arrivé à 3 ans, l’entreprise n’a plus le droit de les prolonger, du coup, vous partez, et ils en prenne un autre et ils recommencent…Depuis 2011, je suis au social.
Il y a quelque chose qui m’agace profondément, c’est les pseudo experts qui manifestement ne sont jamais allé au social et qui vous disent que le métier que vous apprenez au début de votre carrière n’est pas définitif et que vous allez changer plusieurs fois dans votre vie. C’est une chose à éviter à tout prix! C’est ce que j’ai fait, et maintenant on me demande pourquoi j’ai quitté mon métier de base (vendeur)…CFC qui ne vaut rien si ce n’est que de vous empêcher de vous faire engager. Les gérants nous refusent sous prétexte qu’on coûte trop cher! Cherchez l’erreur…
Bonjour,
votre témoignage est malheureusement un parfait exemple de ce qu’est devenu notre société malheureusement. Je vois des différences dans d’autres pays…
1. les pays où le jeunisme n’est pas important. Les asiatiques n’ont pas de problème à engager un vendeur de 60 ans.
2. les pays où on n’augmente pas les cotisations sociales avec l’age. C’est sûr que ça n’aide personne…
Vous avez en tous cas toute ma sympathie et vous avez raison personne ne peut comprendre en n’étant pas à votre place. Courage.