3 réflexions autour de l’aide au suicide élargie aux plus de 75 ans 

En ce début d’été, l’association Exit Suisse alémanique a annoncé le lancement d’un groupe de travail sur l’élargissement de l’assistance au suicide aux plus de 75 ans, non atteints de maladies. Loin de remettre en question la liberté de chacun à disposer de sa vie selon ses convictions et circonstances, le sujet m’inspire (au moins) 3 réflexions:

  • Qu’est-ce qui conduirait une personne de plus de 75 ans en bonne santé (physique) à la décision rationnelle de vouloir cesser de vivre ? Au delà de la solitude, serait-ce la perte du sentiment d’utilité, d’appartenance, le sentiment de décalage croissant face aux mutations rapides de la société?
  • Et si une part de ce malaise était due au regard que notre société jeuniste porte sur le vieillissement? Et si c’était l’aboutissement d’une suite de “micro malaises” débutée vers la cinquantaine, tournant à partir duquel un senior est de plus en plus considéré en tant que “coût” au détriment de la valeur de son expérience?
  • Tandis que les progrès de la science ne cessent de prolonger notre espérance de vie, la réflexion d’Exit Suisse alémanique est-elle un corollaire naturel pour ceux qui font le choix de ne pas vivre centenaires, ou le symptôme inquiétant du fossé intergénérationnel?

Veiller à la diversité générationnelle à tous niveaux, dans la société comme dans les entreprises, est un enjeu de taille. D’où l’importance d’avoir des représentations réelles et réalistes de la maturité, loin des clichés publicitaires où la peur de l’âge fait vendre, ou des stéréotypes de seniors grisonnants s’amusant comme des enfants dans l’Eldorado de la retraite-partie de plaisir.