Bien digérer pendant les fêtes

Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas, avec les écarts qui les accompagnent. Elles marquent l’occasion de se réunir en famille, autour d’une table bien garnie, pour passer des moments conviviaux. Chacun en profite pour faire le plein de bonnes choses qu’il n’a pas l’habitude de consommer le reste de l’année.

Pas de panique ! Cette période est synonyme de plaisir, et ni culpabilité ni frustration n’y sont conviées. La notion de plaisir est essentielle car elle permet de maintenir un équilibre sur le long terme et d’éviter les restrictions alimentaires trop extrêmes, qui finissent par nous faire craquer. La perfection n’existe pas : gardons à l’esprit la règle du 80/20. Cela signifie que 80% du temps, nos comportements alimentaires sont adéquats. Les 20% restant, nous écoutons nos envies.

 

L’alimentation est l’une des habitudes de vie les plus importantes pour notre santé. Lorsqu’elle est adéquate, elle renforce notre santé et nous préserve des maladies chroniques responsables de 70% de la mortalité globale. Une alimentation variée, riche en produits d’origine végétale, de bonne qualité et de saison apporte les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme et de notre flore intestinale. N’oublions pas que celle-ci est notre alliée et qu’il faut la choyer au quotidien.

Un changement d’alimentation, même occasionnel, peut dérégler notre microbiote et ainsi avoir des conséquences sur la digestion : troubles digestifs, ballonnements, constipation, diarrhées. Celle-ci est complexe et individuelle. Il convient donc d’identifier l’alimentation qui convient, pour prévenir un inconfort digestif.

Certaines personnes souffrant de troubles digestifs sont familières avec les combinaisons alimentaires décrites dans le « Régime Hay » (Müller, E. et al., 2018. Le Guide complet des Associations Alimentaires. SNI Editions). En effet, celui-ci catégorise les aliments selon le milieu dans lequel ils sont digérés :

  • les aliments digérés en milieu acide (viande, poisson, produits laitiers) ;
  • les aliments digérés en milieu basique (fruits, légumineuses, céréales complètes) ;
  • les aliments neutres (légumes, matières grasses, oléagineux).

L’association d’aliments qui se digèrent en milieux acides et basiques au cours d’un même repas génère la libération d’agents acides et basiques qui vont se neutraliser dans l’estomac. Ce qui a été mangé ne sera pas bien digéré car les enzymes digestives sécrétées ne pourront pas effectuer leur travail correctement. Tel n’est pas le cas des aliments neutres qui sont digérés en milieu acide et basique. Ils peuvent donc être consommés avec les aliments acides ou les aliments basiques, par exemple : entrecôte – haricots verts, pâtes aux courgettes, couscous et pois-chiches, avocat et crevettes.

Voici trois recommandations du Dr Hay pour bien digérer :

  1. Ne pas mélanger les protéines (aliments acides) et les féculents (aliments basiques) au cours d’un même repas.
  2. Associer les féculents et les légumineuses.
  3. Ajouter des légumes verts à chaque repas.

En appliquant ces conseils au quotidien, notre digestion sera facilitée et les écarts n’auront qu’un impact modéré.

 

Comment améliorer sa digestion, malgré un changement exceptionnel d’alimentation ?

En commençant le repas par une soupe ou une salade. Le temps de digestion des aliments définit l’ordre selon lequel il convient de les manger. Les fruits et légumes sont digérés en quelques minutes, alors que les féculents et les protéines nécessitent parfois plusieurs heures pour être digérés. Souvenez-vous de cet ordre et respectez-le tant que possible : soupe – salade – féculents – protéines.

De plus, les soupes et les salades sont riches en fibres, trop souvent exclues des repas festifs. Au-delà de leur impact positif sur la digestion, les fibres alimentaires présentes dans les aliments d’origine végétale stimulent nos bonnes bactéries. Elles diminuent l’inflammation au niveau de notre flore intestinale qui joue un rôle fondamental pour notre immunité, en nous protégeant des attaques extérieures et des maladies.

A l’origine, notre alimentation était essentiellement constituée d’aliments issus du règne végétal, très riche en fibres. Au fil de notre évolution, notre consommation de fibres alimentaires s’est fortement affaiblie. Elle a été remplacée par les aliments ultra-transformés et les produits d’origine animale. Ces aliments, riches en sucres, en graisses saturées et en toxines, créent un environnement inflammatoire, particulièrement favorable au développement des maladies chroniques.

 

En conclusion

Pour profiter pleinement des repas de fêtes, ajoutez des fibres à chacun de vos plats. C’est peut-être l’occasion de découvrir des produits locaux de saison, dont les bienfaits pour la santé et la digestion sont nombreux.

Prenez le temps de manger, en bonne compagnie, et surtout faites-vous plaisir !

 

 

 

 

Alexandra de Toledo

Alexandra de Toledo est pharmacienne. Elle se spécialise dans le domaine du "Lifestyle Medicine" - ou médecine du mode de vie, dont l'objectif est de prévenir, retarder voire même dans certains cas, inverser le cours des maladies chroniques (maladies non-transmissibles), responsables de 75% de la mortalité en Suisse.

2 réponses à “Bien digérer pendant les fêtes

  1. On m’a souvent dit que je mange mal, parce que je me laisse guider par mon plaisir en ne mangeant que de la viande, que des légumes, qu’un grand dessert à chaque repas (mais pas toutes les sortes de viandes, de légumes ou de desserts en une fois). Comme il n’y a pas d’accompagnement, je mange l’élément unique en quantité deux fois plus grande. J’ai toujours fait ainsi et me porte encore toujours bien à 70 ans avec un poids idéal constant, pas de cholestérol, ni de déficits constatés lors des analyses de sang. Les seules fois où je mange varié dans la même assiette, c’est quand je suis invité, et chaque fois j’ai de fortes brûlures d’estomac, me sens assommé, dois lutter pour ne pas aller dormir, et si je cède c’est encore pire pour passer le cap, je me réveille mal en point. Malgré ma santé qui reste bonne, on me dit que je le payerai tôt ou tard… Mais il me semble qu’à 70 ans c’est déjà assez tard pour ne plus craindre de s’être offert trop de plaisir qui pourrait être néfaste au futur complètement élastique dans son hypothétique durée.

    1. Je vous remercie pour votre commentaire.

      Faire des analyses régulières est l’une des meilleures façons de connaître ses valeurs métaboliques, qui sont essentielles lorsque l’on souhaite suivre sa santé. Le métabolisme est propre à chacun, il faut donc trouver la formule qui convient le mieux pour se sentir bien et préserver sa santé.

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