Zones Bleues : destinations vacances

Non… il ne s’agit pas de la couleur cristalline de l’eau, mais bien des régions dont les populations vivent très longtemps en bonne santé.

Il en existe cinq dans le monde : Ikaria (Grèce), Barbagia (Sardaigne), Loma Linda (Californie), Nicoya (Costa Rica) et Okinawa (Japon). La proportion de centenaires y est plus importante que partout ailleurs. On attribue cette longévité à leur mode de vie et leur environnement. Ces populations ont trouvé l’équilibre idéal pour rester en forme au fil du temps.

D’après les recherches menées par Dan Buettner, ces régions ont plusieurs dénominateurs communs : un réel sens de la communauté, des habitudes alimentaires équilibrées, une gestion adéquate du stress et la pratique d’une activité physique régulière. On retrouve ces quatre piliers dans le fondement de la « médecine du mode de vie », qui a pour objectif de prévenir, traiter, voire inverser le développement des maladies chroniques, en agissant sur leur(s) cause(s). Cette nouvelle médecine promeut la modification des habitudes comportementales pour préserver la santé. Les résidents des Zones Bleues sont la preuve vivante que ce lifestyle permet à ceux qui le mettent en pratique de vivre jusqu’à cent ans en bonne santé !

En Suisse, l’espérance de vie est de 82 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes… et près d’un quart de la population souffre de maladies chroniques. C’est d’ailleurs le cas dans la plupart des pays occidentaux. Cette tendance s’explique par des habitudes de vie inadéquates : consommation de fastfood, sédentarité, niveau de stress accru, perte du sens de la communauté et isolement. Rappelons que les maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, ou encore les cancers sont responsables de plus de 40 millions de décès dans le monde chaque année.

 

Alors pourquoi ne pas prendre exemple et faire de notre lieu de vacances une « zone bleue » ?

Les vacances sont synonymes de détente, dépaysement, découverte, plaisir. Loin du quotidien, nous prenons le temps de faire des activités inédites, entre amis ou en famille.

La composante sociale est centrale. Être entouré est essentiel pour l’être humain : le sentiment d’appartenance à un groupe, la connexion authentique – à soi et aux autres – et la communauté sont des éléments vitaux, au même titre que l’air, l’eau ou la nourriture. C’est ce que l’on observe encore aujourd’hui dans les Zones Bleues. Leurs habitants prennent soin les uns des autres. L’entraide fait partie de ces traditions qui s’estompent dans notre société occidentale.

L’activité physique fait souvent partie du programme des vacances : randonnées, visites de sites historiques, sports d’extérieur. Au-delà des bienfaits physiques, être en mouvement améliore l’humeur et rend heureux, apporte de l’énergie, diminue le stress et améliore la qualité du sommeil. La bonne nouvelle c’est qu’il n’est pas nécessaire de faire deux heures de sport intensif par jour pour profiter de ses bienfaits. L’OMS recommande 150 minutes d’activité physique par semaine, soit 30 minutes par jour cinq fois par semaine. Les populations des Zones Bleues évoluent dans un environnement qui nécessite de se mettre en mouvement tous les jours.

Le stress nous concerne tous, y compris les habitants des Zones Bleues. En revanche, ils savent comment l’appréhender et le gérer pour réduire son impact sur leur santé. Qu’il soit ponctuel ou permanent, la libération d’hormones telles que le cortisol et l’adrénaline affectent notre santé et notre productivité. Il est donc essentiel de savoir reconnaître ses manifestations et d’apprendre à le maîtriser. A long terme, le stress crée un environnement propice au développement des maladies chroniques et affaiblit notre immunité. Des techniques comme la méditation, la cohérence cardiaque ou une activité physique peuvent considérablement diminuer notre niveau de stress.

Enfin, l’alimentation est l’habitude dont les conséquences sur notre santé sont les plus importantes : nous sommes ce que nous mangeons. Il est donc fondamental d’apporter à notre corps les nutriments dont il a besoin pour assurer ses fonctions vitales et renforcer ses systèmes de défense. L’idéal est de choisir les aliments en fonction de leur diversité en nutriments. Ne négligeons pas la qualité de notre alimentation, car au moment de la digestion, ce que nous mettons dans notre assiette est assimilé par notre organisme. Le régime alimentaire retrouvé dans les cinq Zones Bleues est principalement constitué de légumineuses, céréales complètes, légumes et oléagineux. Ils privilégient la consommation de produits d’origine végétale et ne consomment de la viande qu’occasionnellement.

 

En conclusion

Il y a un dernier élément dont on jouit en vacances et qui a pour habitude de nous manquer : le temps. Profitons de ce temps si précieux pour découvrir de nouveaux plaisirs, qui se transformeront peut-être en habitude de vie : cuisiner et consommer local, bouger plus, stresser moins et passer du temps de qualité avec nos proches…

Il n’est pas nécessaire de partir en vacances dans une Zone Bleue pour bénéficier des mêmes bienfaits et vivre longtemps en bonne santé. Nous connaissons à présent leurs secrets pour prendre notre santé en main et améliorer notre bien-être, où que nous soyons.

Bonnes vacances !

Alexandra de Toledo

Alexandra de Toledo est pharmacienne. Elle se spécialise dans le domaine du "Lifestyle Medicine" - ou médecine du mode de vie, dont l'objectif est de prévenir, retarder voire même dans certains cas, inverser le cours des maladies chroniques (maladies non-transmissibles), responsables de 75% de la mortalité en Suisse.

3 réponses à “Zones Bleues : destinations vacances

  1. Merci pour cet article très intéressant. Je signale juste une petite erreur que vous n’êtes de loin pas la seule à faire: “[…] l’espérance de vie est en moyenne […]” est un pléonasme. Pour la bonne raison qu’en mathématiques, l’espérance est la valeur moyenne d’une variable aléatoire. “L’espérance de vie est de 82 ans” est donc suffisant.

  2. Merci Alexandra pour cet éclaircissement.
    Je découvre avec votre article le terme de “médecine du mode de vie” qui me donne envie d’en savoir davantage.

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